La tenue des examens universitaires, conséquence des blocages, a fait la une des médias, avec son cortège d’annulation, de report et de polémiques. Et si ce qui a d’abord été vécu comme une catastrophe, devenait une chance pour les universités ? C’est ce dont témoigne le président de l’université Paul Valéry sur les examens en ligne, et qu’illustre la vidéo Canal U avec la présentation par Pierre Beust de l’université de Caen de la certification à distance et la télésurveillance.
Le DG de Grenoble Ecole de Management, Jean-François Fiorina faisait dans un tweet ce constat : « Peut-être que dans quelques années, on expliquera le développement de l’enseignement on-line par ces grèves ». Cet hommage indirect d’un patron de Business school, les universités l’ont bien mérité.
Pierre Beust, expert au MESRI sur le numérique et enseignant-chercheur à l’université de Caen estime que ceci n’est pas surprenant. Car selon lui, la culture du numérique imprègne toutes les universités, sans qu’elles le sachent vraiment ! Il est un des pionniers de la réflexion sur les examens en ligne comme le montre cette vidéo sur canal U sur « Certification à distance : protocole expérimental de télésurveillance d’épreuves. »
Souvent pointées du doigt pour leur gestion, les universités ont montré des capacités exceptionnelles, que l’on attribue rarement aux administrations : mobilisation du personnel administratif et des enseignants, réactivité, imagination et solutions innovantes.
Dans une interview à Midi Libre, Patrick Gilli, président de l’université Paul Valéry de Montpellier (dont les serveurs informatiques ont été sabotés) indiquait avoir fait passer 800 examens, dont seulement 25 délocalisés en présentiel. « Le taux de participation est très élevé, proche des 80 %, supérieur ou égal à une situation disons, normale. » Et il juge que » la découverte de la potentialité de la plateforme a été l’un des grands acquis de cette situation de crise. » Car « faire passer des examens à distance, c’était innovant et pédagogiquement intéressant. Par exemple, la capsule où l’on peut s’enregistrer et poster ensuite sa vidéo comme une réponse à un sujet a séduit. »
Et il souligne que du coup, les enseignants-chercheurs ont « découvert la plateforme entière, comme les cours en ligne, et la manière de les scénariser. Finalement, cela nous a peut-être fait gagner du temps dans l’enjeu numérique ! »
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