Un communiqué commun de la Cdefi et la CGE dénonce, à propos des écoles d’ingénieurs, des atteintes à leur autonomie. Au-delà de ce énième épisode du clochemerle français, il est clair que partout la place des écoles d’ingénieurs dans les politiques de site est questionnée. Seules pour l’instant l’Université de Lorraine et bientôt l’Université Grenoble Alpes les auront intégrées à un projet de type universitaire. Mais la fin de l’exception française des écoles d’ingénieurs sera-t-elle due à la « politique de site » ou plutôt à une lente mort scientifique programmée ?
Cdefi et CGE, ont publié le 20 juin un communiqué commun « Politique de site : les écoles d’ingénieurs tirent le signal d’alarme ». Elles pointent une « situation délétère » qui serait « en train de s’installer sur les différents sites et la perte de valeur collective qui en découle. » C’est un secret de polichinelle, il y a des débats houleux à Montpellier, Lyon, PSL ou encore Nantes, sur la question des prérogatives des écoles d’ingénieurs. On peut y ajouter les relations Université de Bordeaux-Bordeaux INP, le site de Toulouse etc. Bref presque partout.
Les craintes de l’intégration ne sont pas nouvelles : Saclay en est un « bon » exemple, avec le projet de l’université d’un côté (mais avec Centrale Supelec, AgroParisTech…) et le projet de l’institut polytechnique de Paris de l’autre. La ligne de partage reste toujours le mot et le concept d’Université, standard mondial mais toujours en débat dans notre pays.
Quelles sont les « craintes » des écoles d’ingénieurs ? La perte possible, dans la mise en œuvre des politiques de site, de leur personnalité morale, de la diplomation de leurs « élèves » (sic) ou de la tutelle des unités de recherche. Avec comme épicentre de la « révolte » les accréditations des diplômes d’ingénieur, qui doivent être délivrées directement aux écoles d’ingénieurs « et à elles seules », via la CTI.
Un rapprochement en échec depuis 1998
Le rapprochement des petites et grandes écoles avec les universités est, depuis le rapport Attali de 1998, un échec global. Je ne m’amuserai pas à jouer les casques bleus entre les 2 parties (ou Partis ?) mais on ne peut qu’être consterné par le côté franco-français de ces débats. Le fait même que l’on continue d’utiliser le terme « élève » illustre d’ailleurs cette difficulté à basculer dans l’internationalisation qui parle d’étudiants. Que nous disent ces 2 mots ? D’un côté un système scolaire, de l’autre un système basé sur la recherche…
Les critiques sont réciproques et infinies, comme si on ne pouvait sortir d’une guerre larvée. Que l’on reproche aux universités une gouvernance peu adaptée, chacun en sera d’accord, les présidents les premiers ! Que l’on reproche aux politiques de site une complexité bureaucratique dont les Comue ont été le symbole, évidemment. Qu’il faille respecter les identités professionnelles, historiques, bien sûr.
Du côté des écoles, on résiste comme Astérix et son village, du côté du MESRI, on est incapable de se faire respecter par les directeurs qu’il a lui-même nommés. Ajoutons que côté universités, aucun consensus n »émerge sur une gouvernance plus agile, alors que la volonté de faire émerger en France des universités fortes a débouché (pas partout) sur une forme de recentralisation.
Mais s’agit-il vraiment depuis 1998 de cela ? Des nouveaux modes de gouvernance sont à inventer, mais y a-t-il une volonté politique réelle d’aligner le système français sur les standards mondiaux, (qui ne sont pas les Comue ?). Qui croit sérieusement, dans la mondialisation, que le diplôme d’ingénieur à à la française est la référence ? Qui peut nier que le master et le doctorat le sont eux ?
Un peu de comparaison internationale
Je me suis amusé à imaginer les mêmes débats aux USA ou en Grande-Bretagne par exemple. Je sais (je l’entends tout le temps !) que la formation des ingénieurs français est la meilleure, mais j’ai cru comprendre cependant que dans d’autres pays il y avait quelques savoir-faire…
Donc j’ai bêtement essayé de savoir qu’elle était la meilleure école aux USA. Si l’on prend le classement des « Best Engineering Schools » américaines de 2019 selon US News, on ne remarque aucune école justement…mais des universités (la 1ère étant Berkeley !), comme Georgia Tech. Aucune accréditée par la CTI diantre ? ! Mais des PhD, des Masters.
En Agronomie, la référence mondiale est … Wageningen aux Pays-Bas (ou encore l’université de Californie à Davis). On s’y définit « Université & Centre de recherche », on parle de 6 500 employés et 10 000 étudiants dans le « domaine de l’alimentation et du cadre de vie sains ».
La force de Wageningen ? Elle « réside dans la combinaison d’instituts de recherche spécialisés avec le savoir de l’Université de Wageningen et la coopération de diverses disciplines scientifiques : naturelles, technologiques et sociales. Les percées scientifiques sont ainsi rapidement mises en application et introduites dans l’enseignement. »
Un diplôme phare ? En dehors du doctorat non, car l’université propose « une large gamme de formations courtes et longues » et les étudiants sont « encouragés à combiner sciences naturelles et sociales. » Rien à voir donc avec les établissements français qui prétendent s’y comparer.
Quant à Georgia Tech elle se présente comme une « université publique de premier plan et l’une des principales universités de recherche aux États-Unis. » L‘enseignement axé sur la technologie concerne plus de 25 000 étudiants dans des domaines allant du génie, de l’informatique et des sciences aux affaires, au design et aux « arts libéraux ». Pour compléter, l’exemple de l’UW Madison nous montre une école d’ingénieur interne avec… 5 000 undergraduate students et 1 600 graduate students…
« Not in my backyard » ou volonté politique ?
Je n’aurais donc pas la cruauté de rappeler la taille des écoles, ou la force de leur recherche, entièrement dépendante des universités et des organismes. Le modèle français des écoles d’ingénieurs ne résiste pas à la comparaison avec ses « homologues » étrangers : malthusianisme (contre sélection), taille limitée (contre taille critique), spectre disciplinaire étroit (contre pluridisciplinarité affirmée), recherche limitée (contre recherche au cœur du projet).
Pourquoi toutes ces universités avec un profil « ingénierie » (ou sans, comme la généraliste UC Berkeley) sont-elles des leaders dans leur secteur ? Peut-on définir le MIT comme une école d’ingénieurs ? Pourquoi sont-elles connues dans le monde entier à l’inverse de nos établissements ?
Pas loin de chez nous, la TUM, l’EPFL, ou encore le Politecnico de Turin (33 000 étudiants !) sont d’abord des universités qui ont bien compris que l’avenir de l’ingénierie est dans cette combinaison gagnante : taille critique, tant en nombre d’étudiants qu’en recherche, recherche de haut niveau interdisciplinaire et donc primat du PhD. Dans l’intelligence artificielle ou l’ingénierie du vivant, c’est ce croisement des connaissances qui crée l’ingénierie de demain, avec bien sûr l’apport incontournable des sciences humaines.
Cela suppose de rompre avec la vision du modèle français conçu pour former des ingénieurs dans la première moitié du siècle dernier. La France manque d’ingénieur(e)s et ce n’est pas avec des promotions de la taille d’un bikini que l’on va résoudre ce problème, d’autant que la mondialisation fait du docteur-ingénieur la référence.
Les dirigeants des écoles d’ingénieurs françaises font à mon sens une lourde erreur en pensant que le danger vient des politiques de site et des tentations totalitaires des universités. Leur stratégie est vouée à l’échec. Pourquoi faut-il que les élites françaises, qui aiment bien dénoncer les exceptions françaises, s’attachent à sauvegarder la leur ?
Mais ce qui impose et imposera la fin du modèle français, c’est la mort scientifique programmée d’écoles trop petites et isolées. L’émergence d’idées neuves, car l’ingénierie change en permanence sous la demande des entreprises et les ruptures scientifiques, suppose un lien fort avec le spectre large des connaissances au sein des universités.
Se rapprocher, laisser de côté les guerres picrocholines, en mettant au centre étudiant et recherche, relève d’une volonté politique : qui l’aura ?
« Le modèle français des écoles d’ingénieurs ne résiste pas à la comparaison avec ses “homologues” étrangers. »
Mais cher Jean-Michel, le modèle français des universités y resiste-t-il, lui?
C’est peut-être par là qu’il faudrait commencer, avant de vouloir faire ressembler les écoles d’ingénieurs françaises au modèle international, si tant est que cela soit une bonne idée. Au moins elles ont le mérite de faire réussir leurs diplômés, à un coût dérisoire et un taux d’ouverture sociale pas si mauvais d’as une majorité d’écoles…
Avant de les casser pour un hypothétique « mieux », essayons d’améliorer ce qui a plus de mal à fonctionner. Ce sera déjà pas mal!
Bonjour
Justement notre modèle d’université ne résiste pas pour quelles raisons selon vous ? Les écoles font réussir leurs diplômés, oui mais ce n’est pas trop compliqué lorsque l’on sélectionne en théorie les meilleurs élèves ! Mais elles confondent toujours sélection et malthusianisme : regardons la taille des promotions comparée aux autres pays. Par ailleurs, le moins que l’on puisse dire c’est que la réussite et la sélectivité des masters universitaires ne sont pas honteuses, avec des profils différents. Et que les Polytechs sont une autre réponse, interne.
Bonsoir,
Notre modèle d’université ne fonctionne pas pour des raisons intrinseques : c’est elles qu’il faudrait réformer, avant toute autre urgence. Les Comue, idex, isite, établissements expérimentaux, n’en prennent pas vraiment le chemin, à mes yeux.
La question de savoir si c’est « compliqué » ou pas pour les écoles de faire réussir leurs élèves en est une autre (et d’ailleurs, ce ne sont pas tous des « meilleurs élèves », vous le sous-entendez vous-même en utilisant le « en théorie »).
Elles ont simplement trouvé une équation qui fonctionne : sélection sur concours ou dossier (prepa externe ou intégrée), fort taux d’encadrement, grosse professionnalisation, etc. En quoi la réussite de ce modèle empeche-t-il la réussite d’un autre, côté universitaire? Pourquoi faut-il absolument qu’un modèle l’emporte sur l’autre – si tant est que leurs qualités soient équivalentes? Pourquoi la diversité des modèles ne fait-elle pas partie des options envisagées?
La taille des promotions : si on trouve les écoles d’ingénieurs trop petites (sachant qu’elles ne le sont pas toutes, d’une part, et que le big is beautiful n’est pas forcément une réponse parfaite partout non plus, d’autre part), on peut en faire grossir certaines en les transformant en « universités de technologie ».
Cela veut dire : On garde ce qui fait l’efficacité de leur modèle (sélectivité, gouvernances ouvertes, professionnalisation…), et on les passe à l’échelle. Ce qui est autre chose que de vouloir absolument les faire rentrer dans un modèle universitaire français qui n’est pas le leur – et qui, une fois de plus, n’est pas non plus aux « standards internationaux ».
La réussite des masters universitaires : si tel est le cas, dont acte. Et alors? Pourquoi la réussite des masters universitaires, si elle est confirmée, devrait-elle conduire à tout façonner sur ce moule? En quoi les écoles en gênent-elles le développement?
Mon hypothèse, c’est que l’on fait de la diversion. On explique que le pb majeur du pays, ce sont ses écoles, parce que le vrai sujet, le grand sujet, celui qui crève les yeux – l’état de l’université, son mode de gestion, sa gouvernance, son taux de réussite en premier cycle, etc. – est beaucoup plus compliqué à régler. Alors, on fait joujou. Et le temps passe ainsi.
Entièrement d’accord avec toi sur le constat. Un sujet que tu n’abordes pas ici mais qui va avec c’est le concours et les CPGE: cela existe-t-il à l’étranger? J’en reviens à ce que j’écrivais et où je proposais l’extinction à terme des CPGE et un eintégration des GE comme composantes des universités (à la tête de Graduate School spécialisée ds leur domaine, voir ce qui se trame à UPSaclay?) https://granddebateducation.fr/consultations/enseignement-superieur-et-recherche/consultation/consultation-5c79371fe212d/opinions/faut-il-supprimer-les-classes-preparatoires-et-ou-les-grandes-ecoles/extinction-a-terme-des-cpge-ge-composante-des-universites
Je ne crois pas qu il faille continuer à opposer dans une querelle existentielle tel ou tel type de formation post baccalauréat .
Les candidats post bac doivent-ils oui ou non rester libres de leurs choix hiérarchisés de toute façon mais avec des réflexes consuméristes pour les initiés dont les enfants de professions bien connues….?
Les universités doivent elles respecter les missions publiques qui leur sont assignées et ceci sans imaginer des procédures de recrutement qui les autoriseraient à installer des contraintes niant la Liberté de choix et de décision des bacheliers ( je n’ai pas la cruauté de rappeler à la mémoire collective les responsabilités des dérives imposées aux principes fondateurs du dispositif d aide à l appariement offres/demandes feu ´APB. Relisez encore une fois le rapport Vilani /Longuet et cherchez bien où sont actuellement les décideurs de l époque).
Un détail en passant . Depuis 1994 tous les étudiants des CPGE scientifiques doivent participer à une activité personnelle d approche des démarches de recherche scientifique. Cette activité n est pas une compilation formelle de références bibliographiques, (encore que la bibliographie est une dimension essentielle d une véritable recherche), et elle révèle des aptitudes adossées aux connaissances ( pas de bavardage …). Chaque étudiant est amené à lire et analyser en moyenne 5 articles scientifiques publiés et ceci aussi bien en première qu en deuxième année.
Cette confrontation à la recherche qui se fait n est pas un artifice et elle suscite des perspectives comme des talents.
Peut-on un jour respecter le travail et l engagement des étudiants de CPGE ( je dis à ceux qui ne le sauraient pas que je ne suis pas issu de la filière CPGE ,GE….!).?
La recherche éperdue des « meilleurs étudiants « est elle suffisante et de toute façon les étudiants sont libres de leurs choix dans les filières dites sélectives.
À propos de la sélectivité des CPGE je rappelle qu il faut défini celle ci avant d utiliser des superlatifs propres à favoriser l autocensure des plus fragiles alors qu ils ont les potentiels et la volonté de s élever socialement et scolairement sans prendre je ne sais quel ascenseur que seuls les initiés ( les parents..,) savent repérer dans un réflexe consumériste mortifère.
Il y a globalement, depuis toujours , deux fois plus de candidats en CPGE sur de places ouvertes en CPGE et pas 10 ou 20 fois plus. J entends bien que cet indicateur macro cache des disparités phénomènales quand on descend au niveau de tel ou tel établissement. Mais là encore certains croient que c est l établissement qui est prestigieux et que l on doit rejoindre à tout prix …J ai de bonnes raisons pour affirmer, données consolidées à l appui sur une très longue période , que les performances pédagogiques ( pas les résultats) des équipes pédagogiques ne sont pas significativement différentes.
En résumé comme aurait dit Einstein : « curieux pays que le nôtre où il est plus aisé de casser un atome que de briser un préjugé « .
La synergie franche , l equirespectabilite de toutes les formations et le souci permanent de l intérêt général devraient inspirer tous ceux qui prétendent être des Maîtres qui inspirent les étudiants d où qu ils viennent et où qu ils soient .
Notre Pays mérite mieux que des chamailleries teintées d hypocrisies de toute nature.
Ce dont notre système a besoin n’est pas de faire perdurer une opposition stérile mais bien de rendre complémentaire ces deux systèmes. Les universités ont montré depuis très longtemps qu’elles pouvaient intégrer des cursus très professionnels (IUT, droit, santé, ingénieurs…) sans que cela pose problème. Il ne s’agit donc pas de noyer des écoles aujourd’hui autonomes dans des universités mais bien de leur permettre d’apporter une valeur ajoutée au modèle universitaire déjà largement différencié. le doctorat unique sur un site, une politique internationale commune, une GRH commune, une politique de site pour la recherche mais aussi pour la formation continue… Sur tous ces champs, il est impossible que l’Etat continue de financer des concurrences stériles car trop souvent, nos établissements publics oublient qu’ils sont publics (donc dépendant de la même ligne budgétaire, le P150) et avec une mission collective de service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
L’opposition stérile entre les deux systèmes n’est pas la faute de l’un ni de l’autre à mon sens, elle naît de la différence de culture de chacun. Si l’Etat finance d’un côté des écoles sélectives, bien encadrées, et dotées de gouvernances branchées sur les besoins socio-économiques, et de l’autre des universités dont les caractéristiques sont en majorité l’inverse, forcément, il crée une opposition.
Pour les faire travailler en harmonie, il ne faut pas poser comme préalable que les plus efficaces dans le service rendu à l’étudiant adoptent les règles des moins efficaces. Ça ne peut pas marcher et c’est contre-productif pour l’intérêt général.
Il me semble en outre que les IUT font tout ce qu’ils peuvent pour conserver le plus d’autonomie et de distance possible avec leurs universités de rattachement; que les écoles d’ingénieurs internes souffrent de leur dilution, et n’ont jamais figuré parmi les leaders de leur catégorie aux yeux des candidats et des employeurs; et que le droit et la santé sont les domaines au sein de l’université qui sont les moins rétifs à l’idée de sélection et d’ouverture sur le monde socio-économique, depuis très longtemps. Sont-ils la preuve que l’université en général sait « intégrer » des systèmes très professionnels ? Les valoriser? Les porter à leur meilleur? Il est permis d’en douter.
Enfin, c’est une bonne intention que de demander aux écoles d’apporter de la valeur ajoutée aux sites, mais elle serait encore meilleure si on démontrait de manière très claire quelle serait dans ce cas la valeur ajoutée apportée aux écoles – au-delà de la tarte à la crème sur le thème « le standard international, c’est l’université, avec de la recherche à l’intérieur ».
Il serait d’ailleurs intéressant de se demander à cette aune si le fonctionnement du « standard international » est plus proche de celui des écoles ou de celui des universités françaises, sur toute une série de critères…
Et si la vraie révolution était que les meilleurs étudiants français accèdent au doctorat …
Regardons avec précision les taux de poursuite en thèse des élèves ingénieurs : de 5 à 20 % dans les meilleurs des cas et en moyenne autour de 7% !
Le principal échec de ce systèmes tubulaires fortement dépendant des réseaux c’est de faire sortir du système éducatif nos meilleurs talents en devenir sans leur laisser la chance d’un temps long d’approfondissement au contact de l’inédit et de l’aventure intellectuelle !
Bien sur l’industrie française adore ce diplôme d’ingénieurs qui réplique très (trop ?) bien les cadres déjà en place … alors pourquoi changer ce système qui a fait la preuve de sa performance depuis si longtemps ? néanmoins notre nation se désindustrialise lentement, innove moins, dépose moins de brevet, malgré un dispositif incitatif (CIR) parmi les plus avantageux au niveau mondial … et on ne parlera pas de notre incapacité à faire rentrer un seul de nos établissement dans le top 25 mondial …
Peut être qu’également, les chiffres inférieurs de création de start-ups en comparaison avec d’autres états de taille comparable seraient partiellement la résultante de notre système d’éducation supérieur dans les domaines scientifiques ?
Alors on change rien ?
La querelle intégration ou non des écoles dans le giron des universités – est ce bien une question majeure ?
Un seul opérateur d’enseignement supérieur avec une capacité d’emmener les meilleurs le plus loin possible est sans doute la seule solution viable quelque soit la façon d’y arriver…
Et ne dites pas que l’Université n’a pas le potentiel pour réaliser des filières d’excellence innovantes. Il y a plein d’expérimentations qui montrent que c’est possible et d’autres disciplines ‘droit médecine pharmacie montrent que l’université s’en sort très très bien !… donnons un vraie autonomie aux universités et sortons des dictats du misérabilisme des couts de formation, de la sélection … et profitons de la capacité du dispositif des écoles à professionnaliser aussi le doctorat en science et plus généralement nos écoles doctorales.
In fine la vraie question serait de savoir si la nation aura le courage politique pour affronter notre affligeante spécificité française … qui est simplement illisible au niveau international et qui, peut etre, nous plombe un peu au point de susciter agitation et profusion verbale.
en tout cas merci pour ce blog toujours très pertinent et qui offre de belles analyses et des rebonds tout aussi intéressants !
JLP