Quel que soit le futur de ce gouvernement, le financement de la recherche française continue de décrocher lentement mais sûrement, ce qui n’intéresse personne. L’actualité estivale me donne l’occasion de pointer le regard méprisant des partis politiques sur les étudiants d’université, d’analyser une pétition d’universitaires qui valide ce qu’est l’islamo-gauchisme, de souligner le rôle de certains médias du service public dans la ‘trumpisation » en cours, et d’aborder la question du projet de loi de régulation du privé. Et enfin de revenir sur la disparition de Christian Forestier, figure emblématique de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur depuis 1981.
Pendant que Marine Le Pen/J. Bardella se préparent tranquillement à accéder au pouvoir, grâce au bénévolat actif de l’ensemble du personnel politique français et d’une partie des médias, le secteur de l’ESR doit se préparer à de rudes moments, pas seulement budgétaires.
Passons tout de suite sur le classement de Shanghai 2025 : il fait partie du paysage, qu’on le veuille ou non. Il confirme surtout la montée en puissance de la Chine, ce que corroborent tous les indicateurs. Ce qui suit nous en dit surtout un peu plus sur notre décrochage, sachant combien les comparaisons internationales en termes de financement sont déjà biaisées, comme l’ont montré, chiffres à l’appui, l’Institut des Politiques Publiques, des économistes de tous bords et l’Institut Montaigne. Ici et là.
Confirmation d’une mauvaise nouvelle française …
Les chiffres 2023 sont implacables. Selon une note du SIES-MESR, « l’effort de recherche des administrations d’élève à 0,74 % du PIB » soit « à son plus bas niveau depuis 1980. » Quant à la dépense intérieure de R&D des administrations (DIRDA), elle baisse en volume de 0,4 %, après une hausse de 0,9 % en 2022. Et si celle des EPST est en hausse de 1,0 % en volume (+ 2,1 % en 2022), celle des EPIC baisse (- 0,5 %). Bien mal loties, les universités et autres établissements, voient leur dépenses baisser en volume de 2,7 % ! Pour la DIRD des entreprises, malgré le CIR (ou à cause ?) la baisse est de 0,5 %, soit un effort de recherche de 1,44 % en 2023, contre 1,47 % en 2022. Au final, l’effort de recherche s’élève à 2,18 % en 2023 du PIB, contre 2,22 % en 2022.
L’innovation est en marche ! Car le tableau de bord européen de l’innovation 2025 le confirme : la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et la Finlande sont catégorisés « leaders de l’innovation ». La France, elle, appartient au deuxième groupe, « les innovateurs forts » (litote) dont les performances sont supérieures à la moyenne de l’UE, avec l’Irlande, la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, l’Allemagne et l’Estonie. La 2ème division européenne en réalité, une Europe elle-même de plus en plus en retard.
… mais une (relative) bonne nouvelle européenne
Dans la proposition de la Commission européenne pour 2028-2034 Horizon Europe, un nouveau Fonds européen pour la compétitivité est doté d’une enveloppe de 409 Mds€, afin d’investir « dans des technologies stratégiques, au profit de l’ensemble du marché unique, comme le recommandent les rapports Letta et Draghi ». « Étroitement lié au Fonds européen pour la compétitivité », Horizon Europe, est dotée d’un budget de 175 Mds€, il continuera de financer l’innovation de premier plan indique la Commission.
L’EUA salue le doublement proposé du budget et l’autonomie préservée du programme. Mais elle s’inquiète, comme la Leru, du lien étroit entre Horizon Europe et le Fonds européen pour la compétitivité. Avec au menu, la liberté de la recherche. Quant au budget Erasmus+ 2028-2034, il sera augmenté de 50 %, à 40,8 Mds€ », précise la Commission européenne. Plusieurs acteurs de l’ESR avaient récemment plaidé pour un budget Erasmus+ « à la hauteur des ambitions », dont France Universités.
Quand Renaissance dit tout haut ce que tous pensent de l’Université
« Quand on parle de justice sociale, on devrait parler de l’enseignement supérieur et de la recherche, et notamment de l’université, cette grande école de la classe moyenne. » C’est ce qu’écrit de façon totalement décomplexée (page 38) le programme du parti Renaissance de G. Attal. Ce n’est pas un lapsus : en une phrase est résumé de façon franche le rôle assigné aux universités et à leurs étudiants. Il y a l’élite des Grandes écoles pour les classes supérieures, et la 2ème division des universités pour les classes moyennes. Quant à la 3ème division, ce sont j’imagine les BTS pour les classes populaires. Remarquons que ces derniers n’intéressent personne : il suffit de comparer le nombre d’articles dans Le Monde sur Sciences Po et ceux sur les bacs pros…
Tout ceci serait donc uniquement le symbole de la pensée de G. Attal et d’E. Macron ? Pire que ça : ce que dit Renaissance, c’est ce que pensent ouvertement ou à bas bruit les partis politiques, la technostructure mais aussi les médias de ce pays. Et ceux qui prônent l’absence de sélection dans les universités sont curieusement muets sur celle pratiquée et jugée légitime dans les Grandes écoles : les « pauvres » eux ne méritent pas la sélection, ils sont dans les universités. Une convergence avec Renaissance justement ! Seules les classes prépas, les écoles de commerce et les Grandes écoles sont dignes d’intérêt. Exagéré ? Qu’ont-ils dit, fait ou promu depuis des décennies ?
L’islamo-gauchisme à l’université existe…
L’ « islamo-gauchisme » est « un courant qui existe dans la société, donc nécessairement à l’université », expliquait E. Borne le 13 juillet 2025 sur Radio J. Une forme de démenti à Ph. Baptiste qui avait pour sa part indiqué le 7 juillet dernier sur LCP que « l’islamo-gauchisme n’existe pas à l’université, en tout cas, pas de manière structurée et visible ». Ce dernier a sans doute voulu s’éviter les déconvenues de la communication calamiteuse de F. Vidal sur ce sujet.
Longtemps, j’ai pensé que cette question était instrumentalisée par la droite. C’est toujours le cas mais c’est comme la climatisation ou le nucléaire : ce n’est pas parce que M. Le Pen est pour que je dois être contre. Car cette dénomination est assumée par certains de ses promoteurs, tel cet « influenceur » qui insultait récemment le maire (PS) de Montpellier. L’université n’y échappe pas comme en témoigne cette pétition d’universitaires et chercheurs contre la suspension de l’accueil de Gazaouis dans les universités.
… on l’a rencontré !
Dans Le Monde, ils mentionnent « qu’une étudiante rescapée de Gaza est accusée d’antisémitisme », mais oublient curieusement de mentionner son apologie avérée d’Hitler et surtout ne condamnent pas son antisémitisme. Il faut dire que leur texte s’en prend à Israël mais ne dit pas un mot sur les otages et les crimes du Hamas ! C’est cela l’islamo-gauchisme. Ce que je ne confonds pas avec la position du directeur de Sciences Po Lille, aujourd’hui sous protection policière, lampiste des errements du gouvernement. Et évidemment avec la recherche menée dans les laboratoires et le programme Pause.
Remarquons que ces pétitionnaires n’ont jamais un mot pour les Ouighours, les Iraniennes, les enfants ukrainiens kidnappés ou la famine au Soudan etc. Tandis qu’ils/elles se taisaient sur les crimes d’Assad. Ce n’est pas nouveau dans les universités : tous occupés à dénoncer les méchants américains (et il y avait des raisons comme pour Netanyahou), les Sartre, Foucault etc. glorifiaient Khomeiny, les Viet-congs ou encore les Khmers rouges. Il faudrait dénoncer la « droite catho » du milliardaire Stérin, de Bolloré et de CNews mais pas les islamistes ? Une question simple : qu’est-ce qui est actuellement le plus dangereux en France, y compris à l’université : porter le voile ou porter une kippa ?
Radio France-CNews : match nul ?
J’ai déjà relevé combien le ‘service public de l’information’, notamment ses radios, dérivait en ouvrant ses antennes à tous les gourous (Ecoutez C. Dion sur les banques, c’est à mourir de rire), uomettait de plus en plus le contradictoire ou encore menait quasiment campagne, par exemple contre la climatisation. Ces approches ouvertement militantes (ah la Terre au Carré sur France Inter) privatisent de fait le service public. Cette ‘trumpisation » prépare ainsi tranquillement la venue au pouvoir de M. Le Pen qui n’a et n’aura de cesse de crier à la confiscation du service public, en pointant le décalage entre les préoccupations de la population et celles d’une élite méprisante.
2 exemples nous sont gracieusement fournis pour l’ESR !
Quand France Info enquête à charge
Durant cet été, France Info a publié un article de Marie Dupin « Écrans et enfants : quand la recherche publique flirte avec les intérêts privés », dans une émission intitulée « Écrans éducatifs et sciences cognitives : comment la big tech investit l’école ». Cette enquête agite le spectre de la recherche vendue au privé, aux Big tech en l’occurrence, un point de départ militant, dont chaque mot sert à illustre la thèse de départ : faire peur, comme CNews (Dans une tribune publiée dans « Le Monde », un collectif de chercheurs, dont Séverine Ehrel, mise en cause par France Info, dénonçait l’hystérisation du débat autour du temps d’écran des enfants, qui aggrave les angoisses des parents sans les accompagner.). Loin du principe même du journalisme, qui part non d’une thèse mais de l’examen des faits, la journaliste met en cause gravement des enseignants-chercheurs.
Je laisse mes lecteurs lire la demande de droit de réponse des chercheurs en cause, que France Info a bien sûr refusée de publier. Au-delà du parti-pris militant, ce qui frappe le plus à la lecture et à l’écoute de ce réquisitoire, c’est la complète ignorance du fonctionnement de la recherche et de son financement. Séverine Ehrel, (Rennes 2) et Franck Ramus (ENS-PSL) taillent en pièces de façon rigoureuse cette pseudo investigation. Même si on imagine que se faire salir de cette manière n’est pas agréable… Qu’auraient dit les syndicats et les sections du CNU etc. si c’était CNews 😒?
Quand France Culture fait preuve d’inculture
Sur ce, je tombe sur cet article et ce podcast sur France Culture de Cécile de Kervasdoué à propos du projet de loi de régulation de l’enseignement supérieur privé. La journaliste prend position dès le début : « la nouvelle loi dite Baptiste prévoit dès son premier article de permettre à ces établissements privés de délivrer des diplômes universitaires. Une remise en cause fondamentale du modèle français où l’enseignement se veut gratuit et pour tous, avec des diplômes nationaux délivrés par l’État… » Passons sur le fait que la journaliste ignore le LMD, la CEDFG, la CTI ou encore le secteur public hors université payant depuis longtemps, etc. Magnanime, je porte à sa connaissance le montant des droits de scolarité dans l’enseignement supérieur agricole public 😉.
Il faut dire que les sources de la journaliste sont diverses : P. Ouzoulias, Sénateur communiste tout à fait respectable, J. Gossa, qui effectivement connait bien les sujets, et Bruno Andreotti, alias Groupe Jean-Pierre Vernant sur l’ex-twitter, puis Professeur Logos (ah ces mandarins d’extrême-gauche), « vice-président de l’Association pour la liberté académique. » Pourquoi pas. Mais cette journaliste rigoureuse, c’est bête, si elle cite Ph. Baptiste, a malencontreusement oublié d’interviewer un représentant d’école privée ou d’une institution qui trouve des choses positives dans ce projet de loi. Sa rigueur est telle qu’on y trouve un ‘raté’ savoureux : ne relisant sans doute pas une transcription audio de ce même B. Andreotti, elle écrit : madame Vidal et entrée à ce qui m’a business (au lieu de Skema Business school 🤭😂).
Mais au fait, n’exposer qu’un point de vue, qui plus est anxiogène, ne pas partir de l’étude rigoureuse des faits, ne valider comme information que celle qui va dans le sens de ses propres opinions, n’est-ce pas ce que font Cnews ou Europe1 à longueur de journée ? Quand cela vient de celles et ceux qui se prétendent les gardiens de l’orthodoxie journalistique, cela fait peur ! Heureusement, j’écoute France Musique et J. Heifetz en écrivant ce billet 🤭.
Débattre vraiment de la régulation du privé
Sur Radio France, il faut donc dénoncer le gouvernement ou les entreprises, sur CNews on dénonce les universités infestées par le gauchisme et où l’on n’apprend rien. Je conseille plutôt de lire le projet de loi, d’éviter le prêt à penser en analysant la contribution de Julien Jacqmin dans une tribune du Nouvel Obs. Le gouvernement prévoit la création de 2 dispositifs de reconnaissance par l’État des établissements d’enseignement supérieur privés : l’agrément et le partenariat.
Quels sont les chiffres tout d’abord ? A la rentrée 2024, le secteur public enregistre 2,21 millions d’étudiants à la rentrée 2024, contre 799 700 étudiants pour le privé. Julien Jacqmin souligne à juste titre (il enseigne à Neoma BS) la différence entre privé non lucratif et lucratif. Il pointe surtout la lenteur de la réaction des pouvoirs publics sur cette question, un sujet que j’ai souvent abordé. Faisons au moins crédit à Ph. Baptiste d’avoir pris le taureau par les cornes, après des années d’immobilisme.
Une bonne question mais qui en soulève d’autres
Julien Jacqmin pose une question qui mérite une réflexion approfondie : le « déréférencement » sur Parcoursup ne peut-il devenir une aubaine face au côté naturellement anxiogène du process ? S’il n’entonne pas d’ailleurs les slogans démagogiques à propos de Parcoursup, il interroge : comment garantir que les formations présentes sur Parcoursup « soient réellement perçues comme des voies crédibles, face à une offre parallèle fortement médiatisée, et dans un contexte où de nombreux étudiants manquent de repères fiables pour évaluer les cursus ? »
Et si la balle était aussi et surtout dans le camp du public, notamment des universités et de leurs communautés ? Seront-elles capables de démontrer à l’opinion qu’elles ont vraiment changé ? Peuvent-elles se donner les moyens de bâtir de véritables services d’admission comme leurs homologues étrangères ? Aborderont-elles sans tabou et de façon transparente la sélection ? Oseront-elles faire aussi le ménage dans leurs formations et les comportements inacceptables ?
Au fil de l’été, quelques sujets divertissants, ou non !
A propos des réseaux sociaux. Quitter X ? Une injonction qui interroge, écrivais-je en janvier 2025. Je notais que « l’avenir nous dira si quitter X est un succès ou juste un effet de manche », soulignant ce que chacun savait, à savoir que toutes les institutions qui quittaient X maintenaient en cachette une veille … un peu comme les puritains qui regardent des sites interdits 🤭. J’observe donc le retour non pas encore d’institutions mais de personnes sans doute lassées du véritable ghetto universitaire que devient Bluesky… un réseau pas avare non plus de polémiques. L’ouverture sur le monde des universitaires est-elle de se retrouver entre soi, sans platistes, antivax etc. ? Même LinkedIn devient peu à peu le théâtre de polémiques politiques, voire d’insultes… C’est dire si la question dépasse celle d’E. Musk.
Chez les Cathos, ça chauffe aussi. On aime bien déplorer la gouvernance cahotique des universités. Il y aussi la gouvernance catholique 😂 ! L’ICT (Institut catholique de Toulouse) a élu le 15 juillet dernier un nouveau président pour son CA, Marc Piccardi, dans un contexte de crise de sa gouvernance. Selon AEF.info, au printemps, l’ancien président avait démissionné et son départ a été suivi de plusieurs absences concomitantes dans l’équipe de direction, en raison d’arrêts de travail. Le recteur et la vice-rectrice de l’ICT en particulier ne sont toujours pas revenus et l’école a élu un collège de coordination pour gérer les affaires courantes… Franchement, la gouvernance de l’université Paris Saclay à côté, c’est le paradis 😂 !
La folie des structures. Existe-t-il des rapports qui ne préconisent pas une nouvelle structure ? Celui intitulé « IA et enseignement supérieur : formation, structuration et appropriation par la société », remis à E. Borne et Ph. Baptiste par François Taddei (LPI) et Frédéric Pascal (Paris-Saclay), fait 6 recommandations, dont la création d’un institut national « IA, éducation et société ». Un de plus ! J’ajouterais personnellement un autre sur « développement durable, éducation et société » ou encore « inégalités de genre, éducation et société » , ou encore « inégalités territoriales, éducation et société » , voire « sport, éducation et société » . D’autres idées ?
Les Recteurs. Un décret sur les pouvoirs des préfets indique qu’ils ne participeront pas au processus de nomination et à la fixation des objectifs des recteurs, comme cela avait été envisagé par le gouvernement. Ils seront néanmoins « associés à la définition de leur feuille de route et informés de sa mise en œuvre et des résultats atteints ». Un « bilan sur la conduite de l’action territoriale » devra être « adressé annuellement au MENESR ». Mais au fait, comment sont (réellement) évalués les recteurs et rectrices ?
Disparition de Christian Forestier : témoin et acteur d’une époque
Après B. Belloc, c’est une autre figure de l’ESR qui disparaît, de gauche celle-là, avec Ch. Forestier. Je l’ai évidemment fréquenté de manière professionnelle pendant longtemps. Il est de la génération socialiste de 1981 et a occupé de nombreuses fonctions, tant dans l’éducation que dans l’enseignement supérieur (Président d’université, recteur, directeur d’administration centrale (lycées et collèges, puis enseignement supérieur), directeur de cabinet de Jack Lang etc.). Il était avant tout un opérationnel plutôt qu’un théoricien, même s’il écrivit avec Claude Thélot ‘Que vaut l’enseignement en France’, en 2007. Mais il aimait par dessus tout « mettre les mains dans le cambouis ».
Reste pour moi un souvenir marquant au milieu de toutes ces années : lors d’une énième crise budgétaire des universités en 2000/2001, j’avais retranscrit scrupuleusement les plaintes d’un président d’université. Le sang de Christian Forestier, alors directeur de cabinet de J. Lang, ne fit qu’un tour (son franc-parler était bien connu !). Il m’appela non pas pour m’accuser mais pour me décrire précisément la situation de cette université, mal gérée et surtout qui venait de bénéficier d’un coup de pouce. Cela me conforta dans mon approche journalistique : il faut toujours être prudent sur les indignations et savoir ce qu’il se passe derrière. Au passage, en 2000/2001, sous la gauche et avant la LRU, beaucoup plus d’universités qu’aujourd’hui souffraient, malmenées budgétairement certes, mais aussi très mal gérées…
La recherche n’était clairement pas au cœur des préoccupations de Ch. Forestier, convaincu qu’il était plus utile dans le combat pour réduire les inégalités dans le scolaire et le supérieur. Et surtout, il comptait sur Jean-Marc Monteil sur cet aspect, avec qui il formait en quelque sorte une « bande », dont J-R Cytermann, Ali Saïb et bien d’autres. Fin politique, il eut la mission de déminer la « période Allègre » comme directeur de cabinet de J. Lang. Et loin de tout sectarisme, il cohabita avec le ministre L. Chatel ou encore siégeait à l’Institut Montaigne, cible ainsi de la vindicte de toutes celles et ceux qui n’ont qu’un mot à la bouche : « traître ». D’autres lui reprocheront sans doute l’échec des politiques éducatives depuis des années, oubliant le rôle et l’instabilité des politiques. Je l’ai connu homme de conviction, fermement attaché au service public, et surtout au service des plus vulnérables.
2 hommages à lire. On lira enfin avec intérêt le billet de Marc Guiraud, fondateur d’AEF, et celui de Jean-Paul Delahaye, ancien Dgesco. Ce dernier résume leur vision commune dans son hommage : « L’idée que tous les enfants sont capables d’apprendre n’est pas dans l’ADN des français et notamment de leurs élites et parfois de leurs enseignants ; et l’idée qu’il existe une seule voie royale d’accès, ou de maintien dans l’élite, est tout aussi ancrée dans la société française. Tant que le débat ne sera pas porté politiquement, toutes les mesures techniques seront sans effet. La question est donc : comment faire porter politiquement un tel débat par des élites qui n’ont jamais été autant clonées ? »
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