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Chacun le sait, l’université garde une mauvaise image qui s’accompagne encore souvent d’un soupçon détestable : ses diplômes moins sélectifs seraient moins bons que ses équivalents dans les écoles, petites ou grandes. Si la sélectivité ne garantit pas obligatoirement la qualité elle en est une composante incontournable. Les chiffres publiés par le MESRI sur les masters d’université sont instructifs et montrent une autre voie d’élite, mal connue…des décideurs.

Après une 1ère année hyper sélective (mais en fin d’année et par l’échec), étudier à l’université ne semble pas une partie de plaisir pour la suite ! Car les étapes suivantes sont également une forme d’Himalaya, tout ceci dans un système qui interdit de sélection (mais pas dans toutes les filières cependant) ne s’interdit pas l’exigence.

Car on oublie souvent que les universitaires ne sont pas par nature enclins à “donner” des diplômes comme ont voulu le faire croire quelques uns d’entre eux l’an dernier dans le mouvement contre Parcoursup.

Si l’on examine les chiffres de réussite pour les masters d’université, ce n’est clairement pas un long fleuve tranquille. On assiste là typiquement à un biais de perception entre une réalité objective et les représentations décalées. La note du SIES/MESRI de février 2019 (et ses annexes) montre que plus de la moitié seulement des étudiants de master à l’université obtient son diplôme en 2 ans et les deux tiers en 2 ou 3 ans. L’exigence manifestée en L ne se ralentit donc pas en M.

Près de 64 000 étudiants diplômés de master (hors enseignement) en 2 ans, cela représente un vivier considérable de talents. Une partie fera un doctorat et la grande majorité rejoindra les entreprises ou le secteur public. A supposer d’ailleurs que celles et ceux qui obtiennent leur master en 3 ans soient moins bons !

Cependant, quelles que soient les différences entre établissements et entre disciplines, le constat reste valable : l’université produit donc des diplômés hautement sélectionnés, bien plus en tout cas que ne le laissent croire les réputations surfaites. Le débat sur la formation des élites ne peut pas l’ignorer.

C’est aussi la base d’une convergence écoles-universités.

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