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La situation des étudiants est désormais à la Une de l’actualité et c’est une bonne chose. Mais parce qu’ils/elles ont montré un “civisme” élevé malgré les prédictions “catastrophistes”, le meilleur soutien à leur apporter n’est pas de surenchérir dans le larmoyant, le misérabilisme, la déploration et l’émotion. Les “victimiser” en permanence, c’est pointer leurs fragilités, pas leurs talents, leur énergie. Oui leur situation est globalement difficile, mais très différenciée à l’image d’un milieu très hétérogène. C’est pour cette raison qu’aux micro trottoirs racoleurs, je préfère m’appuyer sur 2 enquêtes :  celles de l’Observatoire de la Vie étudiante avant et pendant le premier confinement. Et je dois dire qu’il y a quelques surprises ! Laissons leur la parole plutôt qu’aux réseaux sociaux.

Une fois de plus, un peu de recul est nécessaire en s’aidant de données chiffrées, d’enquêtes qui permettent d’avoir un regard plus objectif : on aurait une génération sacrifiée, à qui l’on donne les examens et qui meurt de faim… 1Décidément les poncifs les plus éculés continuent leur chemin à l’image de celui sur les examens à l’université qui seraient “donnés”. Celles et ceux qui, avec l’appui de certains médias, les véhiculent, oublient curieusement que le risque le plus grand concerne toutes les écoles dont le modèle économique repose sur le nombre d’étudiants payants.. Notre pays, ses médias, ses “intellectuels” adorent les grandes envolées, les grandes indignations, et l’ivresse des mots : génération x, y, z puis sacrifiée puis Covid etc. Un véritable fonds de commerce pour le couronnement : son quart d’heure de célébrité dans les médias. Rassurez-vous, dans quelques jours, ils/elles les auront oubliés !

Mais si chacun évoque les étudiants à partir de sa propre expérience (ses proches, son cours, son département, son université mais aussi son engagement personnel etc.), leur laisse-t-on vraiment la parole ? C’est justement ce que font les 2 enquêtes de l’Observatoire de la vie étudiante. Les réponses aux questionnaires ont des biais possibles et probables (surestimation/sous-estimation). Mais ces 2 enquêtes sont 1000 fois plus rigoureuses que tous ces micro trottoirs qui ont envahi les médias et les réseaux sociaux.

Et je le dis franchement, pour n’avoir pas ménagé le MESRI et F. Vidal. Dénigrer des mesures comme le restau U à 1€, et leur réouverture, est franchement insupportable : on ne fait pas de politique sur le dos des plus fragiles. Mais rarement issus de milieux défavorisés, ces universitaires militants n’ont jamais connu ce type de difficultés, pour cracher, au sens littéral, dans la soupe…

Comme toujours, peu ont le temps, ou voulu prendre le temps, de lire réellement ces études et enquêtes : voilà pourquoi je le fais aujourd’hui. On peut les contester sur tel ou tel aspect mais ils nous en disent beaucoup plus sur la réalité étudiante que les tribunes enflammées. Laissons donc les opinions pour analyser les faits.

Pendant la crise : 2 constats nuancés…

L’enquête sur les effets du confinement a évidemment une limite : réalisée entre le 26 juin et le 8 juillet 2020, elle ne pouvait pas prendre en compte la persistance de la crise et donc probablement l’amplification de ses effets 2Pour cette enquête, 45 000 étudiants inscrits en 2019-2020 à l’université, en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), écoles d’ingénieur, de commerce, culture, ou de grands établissements ont donc été contactés pour répondre à nouveau à un questionnaire en ligne, via un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Parmi eux, 6 300 étudiants ont répondu, ce qui représente un taux de participation brut de 14 %. Seuls les 6 130 questionnaires entièrement remplis ont été exploités pour analyse. Pour garantir une meilleure représentativité de l’échantillon, les données brutes ont été pondérées à partir des informations sur les inscriptions effectives dans les établissements..

Pédagogiquement, la situation est certes difficile mais ne semble pas si catastrophique, car “le lien avec le milieu scolaire a été largement maintenu : 87 % des étudiants ont eu des échanges avec d’autres étudiants de leur formation et 77 % ont eu des échanges avec des enseignants.” Evidemment des disparités fortes apparaissent par exemple en ce qui concerne la tenue de cours ou de réunion en visioconférence : 94 % des CPGE (évidemment !) contre 81 % en école d’ingénieur et 63 % à l’université. Et encore pour ces dernières, on sait que les différences sont importantes entres elles, et entre disciplines (lire Cours à distance : qu’en pensent vraiment les étudiants ? The Conversation). Et surprise, 92 % des étudiants ont disposé d’un ordinateur ou tablette à usage personnel, mais seulement 64 % d’une bonne connexion internet et 58 % d’un “espace de travail personnel, isolé et au calme.” Sont-ils si différents des adultes ?

Concernant les universités, qui sont sur le devant de la scène médiatique, on peut tout autant évoquer la faiblesse des moyens que le malaise d’une partie des enseignants-chercheurs : ils/elles sont confrontées à des questions pédagogiques si longtemps ignorées ou à une faible maîtrise des outils numériques… Les étudiants des universités (mais pas que !) s’en font largement l’écho sur les réseaux sociaux. La situation révèle d’ailleurs l’enjeu du travail personnel (projets etc.) demandé aux étudiants, comparé aux poids des cours “traditionnels”. Ceci explique sans doute des tensions… Je conseille à ce propos le billet du blog Gaïa Universitas, qui décrypte de l’intérieur quelques hypocrisies.

Psychologiquement, si 1/3 a présenté les signes d’une détresse psychologique, les situations dramatiques restent marginales 3On notera que les médias ont fait leur Une sur la tentative de suicide d’un étudiant à Lyon, l’attribuant au non-présentiel. Quasiment au même moment, une lycéenne se défenestrait en Nouvelle-Aquitaine dans son internat, après ses cours en présentiel, sans quasiment aucun écho national…. Car ce sont les états de nervosité et d’épuisement qui ont été les plus répandus, avec des fragilités plus prononcées chez les étudiantes et surtout les étudiants étrangers (42 % contre 29 % des étudiants français), ou les étudiants boursiers et enfin ceux âgés de plus de 25 ans. Et s’ils sont 18% à ne pas avoir consulté de médecin alors qu’ils en avaient besoin, les 2 principales raisons évoquées sont le fait d’attendre que les choses aillent mieux d’elle-même (44 %) et la peur de s’exposer et d’être contaminé par la COVID (42 %).

… et des chiffres surprenants sur les “jobs” étudiants

En temps “normal”, les ressources mensuelles moyennes des étudiants sont de 919 €, 26 % estimant ne pas avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins mensuels. De manière générale, une partie de ces dépenses sont prises en charge directement par la famille de l’étudiant. Il faut  préciser que sur le million d’étudiants travaillant, 23% disent travailler dans le cadre de leurs études (hôpitaux par exemple) et 18% font du du baby-sitting. L’enquête de l’OVE confirme donc que les étudiants traversent une passe difficile mais apporte des nuances qui évitent de sombrer dans le misérabilisme, la face cachée du mépris.

Financièrement, la crise sanitaire a fortement modifié les modalités d’exercice de l’activité rémunérée, les fameux “jobs étudiants”. 58 % des étudiants qui exerçaient une activité l’ont ainsi arrêtée ou réduite. Et parmi les 36 % qui l’ont interrompue, la perte de revenu est estimée en moyenne à 274 € par mois. Ce sont les étudiants étrangers et les étudiants âgés de 26 ans et plus qui ont subi les pertes les plus importantes, avec respectivement 426 € et 414 € de moins par mois en moyenne. A noter que parmi les étudiants qui ont interrompu leur activité rémunérée, 27 % ont bénéficié du dispositif de chômage partiel.

J’ai traduit les % de l’OVE en volume pour disposer d’une représentation plus réaliste de la situation.

  • Donc, sur 40% des étudiants ayant une activité rémunérée (soit près de 1 100 000), la moitié la juge indispensable pour vivre, ce qui représente un peu plus de 500 000 étudiants.
  • 58% d’entre eux (soit 632 000) ayant une activité rémunérée ont vu leur revenus diminués.
  • Et sur ces 58%, 228 000 (36%) ont interrompu leur activité, 61 500 (27%) ont bénéficié du chomage partiel.

166 000 étudiants ont donc perdu totalement les revenus des jobs étudiants d’après l’OVE.

Ce que je retiens, une fois de plus, c’est qu’au lieu de hurler au loup en permanence, il convient de cibler les efforts sur les plus fragiles, notamment selon l’OVE les étudiants étrangers et les étudiants “âgés”, qui d’ailleurs relèvent sans doute d’autres problématiques.

Avant la crise : des résultats étonnants

Il est intéressant d’observer la perception et la situation des étudiants juste avant la crise. Et là, il y a quelques surprises et des idées reçues battues en brèche. Car c’est peu de dire que certains résultats m’ont étonné dans cette enquête 4Pour cette 9ème édition, plus de 250 000 étudiants ont été invités à répondre au questionnaire de l’OVE. Avec une participation de près de 100 000 étudiants, l’enquête Conditions de vie des étudiants 2 020 enregistre un taux de réponse brut de 39,0 %. Les résultats présentés ici correspondent à l’exploitation des 60 014 questionnaires qui, sur l’ensemble de ces réponses, ont été entièrement remplis par les étudiants en cours d’études au moment de l’enquête. Pour garantir une meilleure représentativité des résultats, les données brutes recueillies au cours de cette enquête ont été pondérées en référence aux données d’inscription effective dans les établissements centralisées par les ministères de tutelle.. J’en ai sélectionné quelques uns.

Orientation par défaut : pas celles et ceux que l’on croit ! 4 étudiants sur 5 déclarent être entrés dans la filière de leur (premier) choix lors de leur première inscription dans l’enseignement supérieur. L’orientation apparaît “assez rarement subie”, y compris à l’université (18 %). Et grand paradoxe, c’est dans les filières sélectives que les étudiants “expriment très souvent avoir initialement choisi un autre établissement dans cette même filière.” Avec 29 % d’orientations ‘par défaut’, CPGE et STS sont les filières qui présentent les proportions les plus élevées, “mais pour des raisons différentes” : les élèves de CPGE auraient le plus souvent préféré intégrer un autre établissement de cette filière, alors que les élèves de STS auraient principalement préféré intégrer une autre section de techniciens supérieurs, un IUT ou encore des formations sur concours ou dossier.

Intérêt pour la discipline choisie : le bonnet d’âne des étudiants d’école de commerce ! Si la principale raison du choix de la formation initiale est l’intérêt pour la discipline (41 %), cela varie nettement d’une filière à l’autre : de 57 % en école de la culture à 27 % en école de commerce. “Par contre, c’est dans ces dernières que l’on trouve la plus forte proportion d’étudiants déclarant avoir fait ce choix principalement au vu des débouchés offerts (29 %) et de la réputation (11 %). À l’inverse, à l’université, le choix se fait un peu plus souvent que pour l’ensemble des étudiants en raison de l’intérêt pour la discipline ou d’un projet professionnel précis.”

Un effet limité des jobs étudiants sur le temps consacré aux études… Si l’emploi du temps des étudiants exerçant une activité rémunérée est “plus chargé que celui de ceux qui n’exercent aucune activité rémunérée”, cela semble avoir “un effet limité sur le nombre d’heures de cours et de travail personnel.”

Des étudiants globalement satisfaits. Quelle que soit la filière, 64% des étudiants se déclarent globalement satisfaits de leurs études actuelles. Le taux le plus bas est dans les filières d’enseignement (52%), et le plus élevé (77 %) en CPGE. Quels sont les principaux motifs d’insatisfaction ? La “possibilité de choix dans une large gamme de cours” pour 25 % des étudiants et “l’organisation des études et de l’emploi du temps” pour 23 % d’entre eux. À l’inverse, 71 % des étudiants se déclarent satisfaits du contenu de leur formation, plaçant cet item comme le premier motif de satisfaction parmi ceux proposés. Plus d’un étudiant sur deux se déclare également satisfait de la disponibilité et des qualités pédagogiques des enseignants (respectivement 66 % et 63 % des étudiants)

Un sentiment d’intégration mitigé à la vie de l’établissement. 41 % des étudiants se déclarent satisfaits ou très satisfaits de leur intégration à la vie de l’établissement. Ce pourcentage est plus élevé parmi les étudiants qui suivent des études dans une école de commerce (53 %), d’ingénieur (58 %) ou un Grand établissement (63 %) que parmi les étudiants des filières universitaires (37 %).

Un degré d’ambition variable dans les études. Plus de la moitié des étudiants en cycle licence (53 %) envisagent de poursuivre leurs études jusqu’au bac +5 et 32 % d’entre eux envisagent de poursuivre leurs études au-delà. Les projections varient selon la filière d’études : si 22 % des étudiants de STS, filière courte de l’enseignement supérieur, souhaitent arrêter leurs études avant le bac +3, 30 % d’entre eux envisagent de poursuivre leurs études jusqu’au bac +3 et 41 % d’entre eux jusqu’au bac +5. À l’opposé, 73 % des étudiants en santé et 76 % des élèves en Grands établissements déclarent envisager de poursuivre leurs études au-delà du bac +5.

Une confiance dans l’insertion professionnelle. 70 % des étudiants inscrits au niveau master pensent qu’ils ont de bonnes chances d’insertion professionnelle en France et 48 % considèrent qu’ils peuvent trouver facilement un emploi à l’étranger.

Et les enfants de parents immigrés 5Rappelons que les statistiques ‘ethniques’ sont proscrites en France… ? Les étudiants descendants de 2 parents immigrés se distinguent des autres par leur origine sociale : 35 % d’entre eux sont d’origine ouvrière contre 21 % lorsqu’un seul parent est d’origine immigrée et 16 % lorsqu’aucun des deux parents n’est d’origine immigrée. Lorsque leurs 2 parents sont immigrés, les étudiants s’orientent plus fréquemment dans les filières droit-économie à l’université, en STS. À l’inverse, ils sont sous-représentés en lettres-SHS.

Plus nombreux à déclarer ne pas avoir obtenu le premier choix souhaité lors de leur entrée dans le supérieur (28 % contre 20 % de l’ensemble) et légèrement moins nombreux à envisager une poursuite d’études au-delà du bac + 5 (32 % contre 34 % pour l’ensemble), ils sont également les plus pessimistes quant à leur chance d’insertion professionnelle en France après leurs études. Malgré cela, ils sont les plus nombreux (70 %) à considérer que leur avenir sera meilleur que celui de leurs parents, dont les positions sociales sont en moyenne plus modestes que celles des étudiants sans ascendance migratoire.

En conclusion

La réalité est, comme je l’ai montré, beaucoup plus nuancée. Mais il y a dans notre pays un tropisme quasi “dépressif” qui fait de la France le pays le plus pessimiste dans toutes les enquêtes d’opinion comparatives. Ces visions “impressionnistes” s’affranchissent toutes des “éclairages” pertinents qui existent sur la réalité et les attentes des étudiants : un sondage sur Parcoursup, la passionnante comparaison du devenir et des attentes des bacheliers 2014 sur la base d’un panel représentatif de 18 200 jeunes ou encore les comparaisons internationales sur les conditions de vie.

Références

Références
1 Décidément les poncifs les plus éculés continuent leur chemin à l’image de celui sur les examens à l’université qui seraient “donnés”. Celles et ceux qui, avec l’appui de certains médias, les véhiculent, oublient curieusement que le risque le plus grand concerne toutes les écoles dont le modèle économique repose sur le nombre d’étudiants payants.
2 Pour cette enquête, 45 000 étudiants inscrits en 2019-2020 à l’université, en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), écoles d’ingénieur, de commerce, culture, ou de grands établissements ont donc été contactés pour répondre à nouveau à un questionnaire en ligne, via un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Parmi eux, 6 300 étudiants ont répondu, ce qui représente un taux de participation brut de 14 %. Seuls les 6 130 questionnaires entièrement remplis ont été exploités pour analyse. Pour garantir une meilleure représentativité de l’échantillon, les données brutes ont été pondérées à partir des informations sur les inscriptions effectives dans les établissements.
3 On notera que les médias ont fait leur Une sur la tentative de suicide d’un étudiant à Lyon, l’attribuant au non-présentiel. Quasiment au même moment, une lycéenne se défenestrait en Nouvelle-Aquitaine dans son internat, après ses cours en présentiel, sans quasiment aucun écho national…
4 Pour cette 9ème édition, plus de 250 000 étudiants ont été invités à répondre au questionnaire de l’OVE. Avec une participation de près de 100 000 étudiants, l’enquête Conditions de vie des étudiants 2 020 enregistre un taux de réponse brut de 39,0 %. Les résultats présentés ici correspondent à l’exploitation des 60 014 questionnaires qui, sur l’ensemble de ces réponses, ont été entièrement remplis par les étudiants en cours d’études au moment de l’enquête. Pour garantir une meilleure représentativité des résultats, les données brutes recueillies au cours de cette enquête ont été pondérées en référence aux données d’inscription effective dans les établissements centralisées par les ministères de tutelle.
5 Rappelons que les statistiques ‘ethniques’ sont proscrites en France…

2 Responses to “Étudiant(e)s : ne parlons pas à leur place !”

  1. Jean-Michel, très bonne idée de comparer la situation de crise à ce qu’elle était avant. Loin de nier l’impact négatif de cette crise sur les étudiants (et sur les autres), merci d’attirer notre attention sur ces analyses en effet très utiles. Personnellement, je me dis que les indignations sur les conditions étudiantes en temps de crise masquent aussi la faible prise en compte de la condition des étudiants en temps normal. En effet, si les problèmes d’équipement numérique, d’absence de lieux de travail à domicile ou d’isolement social ont des effets amplifiés pendant le confinement, qui peut croire qu’ils n’en ont pas en temps normal ? J’ai beaucoup de mal à voir quels établissements portent des projets de réussite étudiante holistiques, mais je suis preneur des pointeurs vers les bons exemples.

  2. Oui, beaucoup de larmes de crocodiles sur les conditions de vie des étudiants qui font l’actualité parce qu’il y a la crise sanitaire. Et en dehors de la crise, avant, après?
    Tout à fait d’accord aussi, et preneur aussi de données détaillées sur la façon dont les conditions de vie des étudiants et plus généralement la vie étudiante est prise en compte par les établissements. On a des éléments globaux sur les CROUS, mais je rappelle que les CROUS sont des établissements publics complètement indépendants des universités et grandes écoles et extérieurs à elles. Difficile d’avoir une stratégie étudiante globale pour une université ou une grande école, puisque l’essentiel lui échappe!

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