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Comme toujours au moment du bac reviennent les plaintes lancinantes sur le niveau qui baisse. Ce qui est avéré, ce sont les types de lacunes que révèlent les enquêtes Pisa et Timms. Car si l’on écoutait les Cassandre, depuis le temps, notre pays, à force de niveau qui baisse, serait peuplé d’analphabètes et ses habitants seraient encore des ‘chasseurs-cueilleurs’... Mais puisque cette nostalgie des neiges d’antan irrigue les débats, je me suis plongé dans les archives du Monde à propos du niveau des étudiants. J’ai procédé à une sélection d’articles sur la fin des années 40 et des années 50 : en ces temps-là, celles et ceux qui passaient le bac et arrivaient à l’université n’avaient rien à voir avec les ‘publics’ actuels. Et pourtant déjà leur niveau “baissait” dangereusement car les taux d’abandon frisaient les 35% !

Au sortir de la 2ème guerre mondiale, avec un premier boom des inscrits à l’université (Le Monde du 1er décembre 1948), les bacheliers arrivent en masse dans des universités qui, “construites pour des effectifs restreints” selon le directeur de l’enseignement supérieur de l’époque, accueillent “maintenant avec peine près de 120 000 étudiants.”

A l’époque, la présence des enfants d’ouvriers est non seulement faible mais marginale. En 1948, les boursiers sont seulement 8 000 soit un taux de … 4% contre près de 40% aujourd’hui 1Les bourses sont alors au maximum l’équivalent de 3 491 € en euros constants.. Pourtant, même avec des publics disposant d’un capital culturel et social favorable 2En 1945, il y avait  25% d’enfants de fonctionnaires et 15% d’employés et surtout beaucoup d’enfants des “professions libérales et supérieures”. L’accès des enfants issus des familles d’artisans et de commerçants a fortement progressé dans les années 50, puis celui des cadres “moyens et subalternes”. Les parents qui commencent à envoyer leurs fils (rarement leurs filles…) à l’université “ont eux-mêmes suivi des études après le certificat primaire et ont acquis, dans le commerce ou au bureau, la conviction qu’une formation théorique approfondie offre des avantages moraux et matériels irremplaçables” (Le Monde du 13 avril 1957)., les taux d’abandon en cours d’études étaient de … 35% des étudiants inscrits ! (Le Monde du 27 avril 1950).

Un niveau qui baisse, des abandons en masse, tiens tiens ! Alors voyageons un peu dans le temps…pour relativiser.

1946 : déjà la faiblesse générale des candidats au bac…

Le Monde du 24 octobre 1946 souligne que seulement 36,5% des candidats ont été reçus dans l’académie de Paris, lors du ‘bachot’ en 2 sessions. Et signale que l’ “on avait, en juin dernier, vivement reproché leur rigueur aux examinateurs ; ils ont été moins sévères en octobre ; ils s’accordent à déclarer que leur indulgence a pour limite la faiblesse générale des candidats. Déjà…

1949 : le niveau des nouveaux bacheliers interroge…

“Faut-il réorganiser l’enseignement propédeutique ?” s’interroge Jean Bérard historien, helléniste et archéologue français le 4 août 1949. En cause la création en novembre 1948 (oui la rentrée était tardive !) d’un enseignement intermédiaire entre le baccalauréat et l’enseignement supérieur dans les facultés des lettres. Jean Bérard s’alarme du niveau des étudiants à l’université de Nancy 3 Sachez que selon lui “les lycéens et les étudiants de l’académie de Nancy ne sont pas particulièrement faibles : tout au contraire le Lorrain, on le sait, est d’un naturel généralement sérieux, consciencieux et travailleur.”.

En histoire, “les compositions que nous avons eues en mains étaient véritablement alarmantes. (…) Ce qu’il y avait de grave c’étaient des fautes et des ignorances grossières, proprement scandaleuses, dénotant une absence totale de culture antique, ou plutôt de culture tout court. C’était aussi l’incapacité de composer une copie, de développer une idée ou d’exposer un fait de manière cohérente. C’était enfin l’incapacité même d’écrire en français correct et sans une pluie de fautes d’orthographe.”

Il poursuit le lendemain dans le quotidien à propos d’une réforme du baccalauréat qui “doit avoir pour conséquence de réduire le nombre des échecs” car “beaucoup de bacheliers ne possèdent pas les connaissances et la formation intellectuelle qu’ils sont censés posséder.” Pour y remédier, “il apparaît clairement que pour le moment une ou même deux années d’enseignement intermédiaire entre le baccalauréat et l’enseignement supérieur sont indispensables.” Sa proposition ? “Développer purement et simplement les classes de première supérieure, quitte à en réviser quelque peu les programmes et le régime, plutôt que de confier ce nécessaire enseignement préalable aux facultés des lettres, qui n’ont ni le personnel ni les locaux suffisants pour le donner en des conditions convenables, et dont au demeurant ce ne devrait pas être le travail.”

Et puis, une des raison de la baisse de niveau, ce sont les femmes … : “Force est de constater que les facultés des lettres n’attirent plus parmi les bacheliers tous ceux qu’elles attiraient autrefois et qu’elles devraient attirer encore. Significative et inquiétante est la proportion croissante des étudiantes par rapport aux étudiants, qui parfois ne forment plus guère qu’un quart des effectifs dans les facultés des lettres.”

1949 : la riposte des “pédagogues”

Louis Raillon, figure de la pédagogie, revient sur ces professeurs qui s’indignent “du niveau intellectuel des nouvelles générations”, qui dénoncent “l’indulgence de la Faculté qui ‘relève’ des notes pendables” et qui proposent “quelques réformes pour modifier s’il est possible le cours de cette décadence.” Il rétorque qu’ “un enfant de 1949 a une mentalité assez différente de celle d’un enfant de 1945 ou de 1939 ; l’âge adolescent accuse encore les différences qui séparent les générations. Et l’on prétend faire ingurgiter du latin, de l’histoire, de la géographie de la même manière qu’il y a dix, vingt ou trente ans ?”

Il prône “le souci de la recherche, de l’expérimentation pédagogique. A ce titre on doit bien augurer des classes nouvelles qui sont une recherche louable et en grande partie fructueuse. Et quand bien même elle serait stérile, elle serait profitable, car elle force à réfléchir. Or nombre d’universitaires, sous couleur même de vouloir défendre leurs ‘libertés’, parlent de cette expérience comme d’un abus de pouvoir (de l’administration qui l’a provoquée) ou comme d’une ‘formule qui échouera’.” Tout ceci traduit “une volonté de ne pas voir qui n’est pas raisonnable. Et les maîtres continuent de se scandaliser des résultats aux examens. Et l’on propose des modifications de programmes. Et l’on parle de propédeutique. Et l’on crie ‘le marxisme à l’école’ quand des maîtres, plus psychologues, préparent une réforme pédagogique de l’enseignement.”

1950 : mieux orienter, mais comment ?

Le 27 avril 1950, Alfred Rosier, président de la Confédération des travailleurs intellectuels et qui fut secrétaire général du Comité supérieur des Œuvres sociales en faveur des étudiants, déplore que “35% des étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur abandonnent en cours d’études”. Mais il pointe une évolution par rapport à l’époque où “la vie traditionnelle des familles dictait aux parents l’orientation de leurs fils, et l’on voyait ainsi se succéder des dynasties de notaires, de chirurgiens ou d’officiers, où les enfants bénéficiaient du labeur du père.”

Pour lui, “ces formules sont périmées” car les progrès “ont suscité de nouvelles professions, exigé des spécialisations plus complètes qui ne sont plus à la portée de tous. Ils ont créé un appareil intellectuel de plus en plus complexe et hiérarchisé qui englobe non plus seulement les anciennes professions libérales mais d’innombrables professions commerciales et industrielles qui nécessitent une culture et des capacités qu’une simple adaptation familiale et pratique est impuissante à donner.”  La solution ? La mise à disposition de chiffres sur l’emploi et les métiers, même si “malgré le grand effort de propagande qui est fait pour signaler aux familles les possibilités d’information du B.U.S. (Bureau universitaire de statistiques), la proportion de jeunes gens qui sont judicieusement orientés demeure encore faible.”

1953 : quand les syndicats discutaient de la réforme de l’enseignement

Le Monde du 2 avril 1953, qui aborde la période des divers congrès syndicaux, note que le Snes de l’époque réclame une réforme du baccalauréat tandis que sa commission pédagogique préconise que les élèves soient “orientés à la fin de la cinquième vers un enseignement normal conduisant aux divers baccalauréats, puis à l’enseignement supérieur et aux grandes écoles, ou vers un enseignement ‘spécial’ qui, sanctionné au niveau de la seconde par un ‘brevet supérieur’, donnerait accès aux concours de recrutement des ‘cadres moyens’. Une classe ‘vestibule’, correspondant à l’actuelle classe de seconde, permettrait aux meilleurs élèves de l’enseignement ‘spécial’ de s’orienter vers le baccalauréat et les facultés, et, inversement, pourrait accueillir ceux de l’enseignement normal qui pour des raisons d’aptitudes ou tout autre motif décideraient de se préparer au ‘brevet supérieur’ du cycle ‘spécial’.”

Le quotidien ajoute que “le syndicat espère de cette façon assurer une ‘orientation continue’ dans l’enseignement du second degré, et donner une formation complète aux lycéens pour lesquels des études supérieures seraient inutiles ou même à déconseiller.” De son côté, l’UNEF, inspirée par le plan Langevin-Wallon, souhaite, dans la même veine, “la création de cycles d’orientation laissant aux élèves la possibilité de passer de l’un à l’autre. Mais deux questions les préoccupent plus particulièrement : l”inflation’ des programmes, qui condamne les élèves de l’enseignement supérieur au ‘bachotage’. Et la forme actuelle des examens. Les étudiants demanderont donc une révision du système des examens et concours, ainsi qu’un allégement des programmes universitaires.”

1953 : la querelle du latin et ce qui est fondamental, ou pas…

Le 12 décembre 1953, Pierre Boyancé, spécialiste de la littérature latine et de ses sources grecques, déplore que “le recours à la langue latine [soit] présenté comme en contradiction avec ce recours aux choses qui est le besoin de notre temps. Il paraît qu’il faut apprendre aux enfants à s’intéresser aux choses plus qu’aux mots (et sans doute aux idées qui ne sont pas sans liens avec les mots). Il paraît que la tentation de l’adolescent moderne est de se détourner du monde extérieur : il faut lui révéler qu’il y a des avions, une T.S.F., des sports, etc. Ils ont tort, ceux qui croient le contraire, ceux qui pensent que la culture désintéressée est le premier besoin des esprits, parce que c’est ce vers quoi rien ne les porte spontanément ; qui estiment que la vigueur intellectuelle est faite de la puissance de réagir et d’analyser, et non de subir et de faire le badaud…”

1954 : Les études sont-elles trop longues et les étudiants trop âgés ?

Après le suicide d’un jeune, le courrier des lecteurs donne la parole à M. R. Grandmottet de l’École nationale d’agriculture à Grignon qui proteste “contre la tendance actuelle à prolonger au-delà de toute limite raisonnable les études de notre jeunesse.” S’il remarque que l’ “on justifie le plus généralement la prolongation des études par le prodigieux développement scientifique de notre époque”, il juge qu’il est “de toute façon impossible de tout enseigner aux étudiants, même s’ils poursuivaient leurs études jusqu’à cinquante ans.”

Ce qui est important selon lui, “c’est de les mettre en état de se tenir au courant de révolution scientifique. La masse des connaissances qu’on exige des étudiants est prodigieuse. Qu’en reste-t-il quelques années après ? Il en reste l’essentiel, je veux dire les principes, et c’est fort bien, mais que de choses oubliées… qui n’étaient pas indispensables ! Des lacunes par contre apparaissent, qui servent à justifier les projets d’allongement de la scolarité. Si regrettables qu’elles soient, elles pourraient souvent être comblées par un aménagement de l’enseignement plutôt que par un allongement.”

1956 : y-a-t-il trop de bacheliers ?

C’est la question posée le 20 juin 1956 par Bertrand Poirot-Delpech, qui suit à cette époque l’éducation et l’enseignement supérieur pour le quotidien. Il note que “la doctrine semblait solidement établie en effet qu’un trop grand nombre de jeunes cherchaient à passer le baccalauréat.” D’autant que “20 à 30% seulement des enfants ayant entrepris des études secondaires en obtiennent la sanction. Plus de cent mille ‘laissés pour compte’ entre la sixième et la première, sans parler des candidats ajournés et des ‘impétrants’ sans emploi, cela ne suffit-il pas au ministre, à une période où les lycéens capables de suivre la filière avec fruit peuvent à peine le faire faute de locaux et de maîtres ?”

Pourquoi ces échecs ? Parce que “les méthodes de sélection s’inspirent du principe que seul l’élève ou l’étudiant reçu à son examen est ‘utilisable’ ; les autres ‘n’ont que ce qu’ils méritent’. L’adolescent est formé moins en fonction de ses réussites que de ses échecs. L’enfant qui entre en sixième est traité comme s’il devait immanquablement devenir polytechnicien ou agrégatif, l’étudiant en droit comme s’il ne pouvait être que licencié. Programmes et examens sont conçus dans cet esprit. Il se trouve que sur cent lycéens de onze ans, soixante disparaissent en cours de route, vingt des quarante autres échouent au baccalauréat, et moins de dix achèvent leurs études supérieures.

Il ne s’agit pas de couronner les cancres et les imbéciles ou d’imprimer des diplômes comme des assignats, mais de donner à chacun sa chance et de multiplier à tous les niveaux les ouvertures de l’Université sur la vie pour ceux qui, sans démériter, ont seulement surestimé leurs forces. C’est une simple question de productivité… et d’économie des deniers publics.”

1957 : faut-il alléger les programmes ou réduire les vacances ?

Le 13 septembre 1957, le journaliste Robert Gauthier aborde un sujet ‘chaud’ avec un titre choc “Une anomalie à laquelle il importe de mettre fin : les trois mois de vacances d’été”. Il ironise sur le fait qu’un ministre de l’éducation nationale “est en tout cas certain de voir son nom figurer dans les annales de l’Université : celui qui acceptera de braver l’impopularité parmi ses administrés directs et de revenir sur l’une des plus malencontreuses décisions qu’ait prises l’un de ses prédécesseurs que son souci de la chose publique a sans doute empêché de jamais s’intéresser aux études de ses propres enfants. Sera à coup sûr tenu pour un ministre courageux celui qui ramènera à deux mois et demi, sinon deux mois, la durée des grandes vacances d’été dans les enseignements du premier et du second degré.”

Mais comment ? “On pourrait certes alléger les programmes ; l’allégement des programmes est même l’un des plus anciens ‘sujets-bateaux’ dont s’entretiennent les universitaires. Mais il n’est guère de professeurs décidés à accepter la moindre amputation dans la discipline qu’il enseigne. Au surplus, à constater le niveau des connaissances de certains bacheliers même complets, on est amené à se demander ce qu’il restera si l’on rogne sur le latin, l’anglais ou l’histoire par exemple. Car il faut bien admettre qu’en latin un élève de première est arrêté par une version de moyenne difficulté ; qu’en anglais il est à peu près incapable de participer à une conversation courante et qu’en histoire il commet des bévues dont des journaux, soucieux de divertir leurs lecteurs, dressent à l’occasion la liste.”

Or, “les professeurs d’université estiment insuffisamment préparés à recevoir l’enseignement supérieur la plupart des étudiants que leur envoient les lycées, et il a fallu créer un certificat d’études littéraires générales (propédeutique) – sorte de baccalauréat supérieur – pour remédier à d’incontestables carences. Ailleurs ont été instituées des ‘années préparatoires’.”

Robert Gauthier regrette qu’ “à une époque où nécessairement, fatalement, par le simple développement des sciences et des techniques, les programmes se surchargent, on s’ingénie à multiplier et à allonger les vacances et les congés.”

En conclusion

On le voit à la lecture de ces quelques articles, les questionnements sont toujours aussi vifs. Et l’on en viendrait à oublier tous ces jeunes comme l’ont fait la quasi totalité des médias, obnubilés par un jeune de 16 ans “précoce et haut potentiel intellectuel” qui, le pauvre, n’aurait pas été retenu en prépa à Henri-IV, malgré son piano demi-queue dans son salon… Qui a parlé des bacs pros ? Pas les médias ou les universitaires qui assènent tribune sur tribune sur la réforme du bac et dont les enfants évidemment ne mangent pas de ce pain là.

La véritable question que m’inspire cette plongée dans le passé, c’est la persistance d’un contresens : ne raisonner qu’en termes de connaissances figées et pas en termes de connaissances évolutives ET de compétences. Ce qui nie en réalité la possibilité d’évolution des personnes, leurs progrès, leur soif d’apprendre, avec leurs formations futures, personnelles et académiques.

Références

Références
1 Les bourses sont alors au maximum l’équivalent de 3 491 € en euros constants.
2 En 1945, il y avait  25% d’enfants de fonctionnaires et 15% d’employés et surtout beaucoup d’enfants des “professions libérales et supérieures”. L’accès des enfants issus des familles d’artisans et de commerçants a fortement progressé dans les années 50, puis celui des cadres “moyens et subalternes”. Les parents qui commencent à envoyer leurs fils (rarement leurs filles…) à l’université “ont eux-mêmes suivi des études après le certificat primaire et ont acquis, dans le commerce ou au bureau, la conviction qu’une formation théorique approfondie offre des avantages moraux et matériels irremplaçables” (Le Monde du 13 avril 1957).
3 Sachez que selon lui “les lycéens et les étudiants de l’académie de Nancy ne sont pas particulièrement faibles : tout au contraire le Lorrain, on le sait, est d’un naturel généralement sérieux, consciencieux et travailleur.”

2 Responses to “Bac : le niveau qui baisse ? Un vieux débat !”

  1. Un grand merci pour ce retour historique salutaire.
    Une petite contribution : il n’y a pas qu’un problème de focale sur connaissance vs compétence. Il y a aussi un vrai problème français à ne pas admettre que l’excellence est plurielle. Tout notre système (CPGE comprises bien sûr) qui ne sait reconnaître qu’un seul type d’excellence et qui introduit un biais fantastique dans le système, comme si la société devait être monocouleur, comme si les élites devaient être des clones sans aucun lien avec la diversité de la société.
    Ca n’empèche bien sûr pas de traiter le problème constaté de la maitrise du français dans les copies d’exam mais est-ce pire aujourd’hui ?

  2. Ce mythe du “autrefois c’était mieux” est un frein puissant au changement dans la société française, bloquant ainsi toute réforme significative dans de nombreux secteurs. L’éducation en général n’y échappe hélas pas.
    C’est une sorte de déficit d’esprit entrepreneurial en général, qu’on trouve à un degré moindre dans d’autres sociétés que la société française.
    Ceci étant, cette attitude frileuse, psychologiquement rassurante pour beaucoup (le mythe du bon vieux temps) et notamment pour beaucoup de parents est aussi provoquée par le manque de vision de l’avenir et la faible ouverture vers les autres pays et les autres sociétés de nombreux dirigeants politiques français, alors que leur rôle principal devrait justement être d’éclairer le futur et pas de s’accrocher à une image idéalisée du passé. Une attitude résolument tournée vers le futur et d’autres sociétés leur permettrait sans doute de proposer de meilleures solutions pour le présent.
    Les humanités et les sciences sociales en général ont un bel avenir si elles savent se saisir du défi que constitue cette projection vers le futur et cette ouverture vers d’autres choses que ce que nous avons connu et que nous pensons que nos parents connaissaient!

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