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Pour analyser 5 ans de F. Vidal à la tête du MESRI, il m’a semblé intéressant de livrer un éclairage décalé sur ce qui reste une énigme : comment a-t-elle pu passer en dessous des radars dans l’opinion publique, avec le 3ème budget de l’État, et au moins 3 réformes d’ampleur, la loi ORE et Parcoursup, les ordonnances sur les EPE et enfin la LPR ? Et susciter autant de critiques, chez les “opposants” habituels, mais surtout dans les profondeurs des communautés et chez celles et ceux qui soutenaient sa politique ? Je vous propose 6 clés de compréhension à la fois historiques, psychologiques, managériales, et bien sûr politiques.

Qui se souvient encore que les ministres devaient être notés ? On peut avoir une bonne politique et être mauvais ministre, avoir une mauvaise politique et être bon ministre. Au-delà du jugement sur sa politique (on peut lire mes nombreux billets sur ce sujet) une question s’impose : comment et pourquoi F. Vidal en 5 ans a-t-elle pu être aussi peu identifiée, que ce soit chez les leaders d’opinion (journalistes, élus etc.) ou dans l’opinion publique 1En matière de longévité à ce poste, Frédérique Vidal arrive après Hubert Curien, Alice Saunier-Seïté et Roger-Gérard Schwartzenberg, mais en étant la seule en charge d’un ministère de plein exercice réunissant enseignement supérieur, recherche et innovation.?

Jamais apparue dans les baromètres d’opinion qui font les délices des médias et du microcosme, oubliée systématiquement par les journalistes non spécialisés, elle est restée à la marge, inaudible (sauf une fois sur l’islamo-gauchisme, mais ça ne lui a pas porté chance !), à l’inverse de son collègue (et ennemi ?) Jean-Michel Blanquer ou encore de Valérie Pécresse en 2007.

Symboliquement, alors qu’en général, la contestation d’une loi porte le nom de son inititiateur, on a rarement parlé de “loi Vidal”, mais bien de LPPR puis de LPR. Elle a pourtant lancé des réformes considérables avec cette loi, avec les ordonnances de 2018, et la loi ORE avec Parcoursup, qui parle à toutes les familles. Malgré cela, malgré un budget qui est le 3ème budget de l’État, malgré les milliards réels de la LPR, elle a été constamment sous les radars médiatiques.

C’est l’énigme “F. Vidal” : à aucun moment, elle n’a su ou pu capitaliser sur sa personne et son projet, au moins en notoriété. A sa décharge, l’ESR demeure invisible dans l’opinion, sauf quand des “casseurs” sévissent à la Sorbonne ou au Campus Condorcet. Mais en suscitant la méfiance, voire l’hostilité chez ses propres soutiens, elle a en quelque sorte fermé la porte à une dynamique positive pour elle. A partir d’anecdotes, des ‘off’ que j’ai recueillis pendant 5 ans et bien sûr de mon suivi de l’actualité, je propose d’utiliser des clés de compréhension multiples. En essayant d’éviter les explications simplistes.

Elles sont au nombre de 6 :

  1. Une nomination “surprise”
  2. Une personnalité introvertie mais pugnace
  3. Une gestion interne cahotique
  4. Un manque d’empathie rédhibitoire
  5. Un ministère peu incarné
  6. La stratégie de la méfiance

Une nomination “surprise”

L’objectif de parité a joué à fond avec une profondeur de ‘casting’ limitée, l’idée étant de nommer une présidente d’université. Comme il n’y en avait pas beaucoup 🤨, le choix s’est porté (par défaut ?) sur F. Vidal dont l’université était par ailleurs lauréate d’une Idex. Si ce choix a fait évidemment des déçus, rappelons que la “surprise” est un classique : sous N. Sarkozy, le “favori” Christian Blanc fut remplacé au dernier moment par Valérie Pécresse, et sous F. Hollande Michel Destot par G. Fioraso 2Elle-même rétrogradée plus tard au rang de secrétaire d’État..

Valérie Pécresse avait compensé sa “distance” avec N. Sarkozy par un cabinet à sa main (avec Ph Gillet) et surtout, bonne élève, a travaillé ses dossiers. Geneviève Fioraso avait pour elle, sous F. Hollande, une expérience politique et une connaissance de la recherche, plutôt de l’innovation d’ailleurs. Surtout, elle s’entoura d’un cabinet issu … de la CPU. Thierry Mandon, seulement secrétaire d’État de Najat Vallaud-Belkacem, tenta de jouer de son entregent et de ses réseaux politiques, avec parfois une franchise qui confinait à la naïveté. Il pesa peu 3J’en profite pour évoquer Claude Allègre : autour d’une vision affirmée de l’avenir de l’ESR (Cf. rapport Attali), il s’entoura d’une équipe de fidèles, la plupart de haut niveau, et surtout avait un lien privilégié avec le Premier ministre Lionel Jospin. Quoiqu’on en pense, il a durablement marqué les évolutions de l’ESR..

Coincée entre deux ministres qui empiétaient sur son territoire (B. Le Maire sur l’innovation, J-M Blanquer sur … beaucoup de sujets 😀), ayant peu participé à la campagne d’E. Macron, sa “plus-value” était sa connaissance supposée du secteur. Or, elle était rarement présente à la CPU, avec en réalité peu de liens avec ses collègues 4A tel point que des membres de la CPU m’ont affirmé à l’époque, puis après, ne l’avoir jamais vue…et ne pas la connaître.. Une note plus personnelle : comme directeur de la rédaction d’AEF, je connaissais tous les présidentes et présidents d‘université, sauf une… Frédérique Vidal. Nous l’avions invitée à participer en 2016 à un débat lors d’un événement d’AEF : elle avait accepté puis au dernier moment, sans aucune explication, décliné.

C’est donc peu dire qu’elle n’était pas préparée à entrer dans la lessiveuse que constitue un ministère, alors que sens politique, art de la communication et des relations publiques sont fondamentaux. Une Idex ne fait pas la ministre…

Une personnalité introvertie mais pugnace

Cela va marquer durablement son action. 2 anecdotes à ses débuts (et j’en ai vécu des débuts de ministre !) permettent à mon avis de comprendre un contexte personnel et émotionnel révélateur.

La première. Très rapidement, parce que le RV avec AEF dont j’étais le directeur de la rédaction était une sorte de figure imposée dans le milieu, je l’avais rencontrée en présence de son directeur de cabinet, Philippe Baptiste, et son adjoint Nicolas Castoldi. L’échange fut courtois mais guère chaleureux (l’inverse de G. Fioraso ou Th. Mandon) : la ministre était très stressée, pas à l’aise, comme assommée par l’ampleur de la mission.

La seconde. Quelques jours après, je la retrouvais pour ce qui était je crois une de ses premières sorties publiques, à la Maison de la Radio pour la finale de Ma Thèse en 180s. Lorsque l’animateur lui demanda au débotté de parler en 180 s de sa thèse, elle fut complètement désarçonnée, esquissant un refus puis acceptant. Peu à peu, elle se “lâcha” et réussit à établir un contact sincère avec le public : elle redevenait l’étudiante, la chercheuse et la professeure qu’elle avait été.

C’est un des “mystère” Vidal : très souvent sur la défensive, peu à l’aise spontanément, mais réussissant malgré tout, lorsque les conditions étaient réunies, à être très pédagogue, voire convaincante. Sauf qu’être ministre, c’est s’exposer. Ministre trop discrète, au point d’être qualifiée régulièrement dans la presse de ministre-fantôme, elle fut néanmoins, contrairement à une idée en vogue, une ministre pugnace. Dans l’ombre.

Mais cette discrétion, ce manque d’enthousiasme manifeste, ont permis au “feuilleton” d’une ministre au bout du rouleau, usée et fatiguée, et qui allait démissionner, de prospérer dans le microcosme. Il faut dire qu’elle l’alimentait elle-même par des confidences (maîtrisées ?) puis démenties régulièrement. Les dégâts d’image furent considérables, chacun finissant par espérer-croire à ce départ (que de plans sur la comète chez ses “opposants” sur les réseaux sociaux !). Si cela en dit long sur sa popularité…y compris chez ses “soutiens” 😉, cela prouve aussi une résilience remarquable qui aura duré 5 ans.

Une gestion interne cahotique

Issue de la société “civile”, elle a été confrontée à ce qu’un grand nombre de ses prédécesseurs ont vécu : il ne suffit pas d’être un expert et un bon connaisseur de son milieu, à l’image de Pierre Arpaillange, procureur général devenu Garde des sceaux. Souvenons-nous que Robert Badinter était aussi un militant politique.

Un nouveau ministre doit en effet connaître, et s’y intéresser, quelques rudiments du fonctionnement gouvernemental, comme militant, comme haut fonctionnaire, comme élu, voire les 3 à la fois. Cela implique de maîtriser a minima les rouages de son administration, de disposer de réseaux au sein de la haute fonction publique, de connaître aussi les circuits interministériels et les mécanismes du travail parlementaire. Ceci est décisif pour la mise en œuvre des mesures décidées, tant en direction de l’opinion publique qu’envers les communautés sous sa responsabilité. Mais cette mise en œuvre n’a jamais semblé être une préoccupation essentielle de F. Vidal, tant dans le choix des personnes que dans le suivi.

Son premier cabinet a été dirigé par un duo Ph. Baptiste et N. Castoldi dont l’énergie a été absorbée par la mise en place de Parcoursup … en contournant la Dgesip et Brigitte Plateau, tout juste nommée et jugée pas fiable. Tandis que le DGRI A. Beretz était remercié en 2018 pour être remplacé par B. Larrouturou, ce dernier démissionnait en novembre 2020 avec fracas en expliquant : “Je ne m’y suis résolu que parce que l’isolement de la ministre […] et les difficultés aiguës qui persistent depuis un an et demi en matière de relations de travail entre le cabinet et les services, ont installé un véritable empêchement pour la conduite des actions.”

Désintérêt de la ministre pour les questions jugées “triviales” ? En tout cas, cette GRH ministérielle cahotique a été illustrée par la procrastination de F. Vidal à propos de la succession de Ph. Baptiste au poste de directeur de cabinet (une rotation plutôt normale), pour en définitive choisir après moultes hésitations … N. Castoldi. Avec ce dernier, on découvrira une situation ubuesque, puisqu’il fut, en plein COVID-19 dans les établissements, quasiment absent, investi dans la ‘ task force’ nationale sur la pandémie 😉. Tout ceci avec pour toile de fond la dégradation, de notoriété publique, des relations de la ministre avec le conseiller d’E. Macron Thierry Coulhon, devenu depuis président du HCERES.

Si F. Vidal imposera la nomination à la Dgesip d’A-S Barthez, celle d’Ali Saïb comme directeur de cabinet allait entériner une détérioration des relations avec Matignon et notamment avec le directeur de cabinet de J. Castex, Nicolas Revel. Mais pas seulement : le microcosme bruisse des relations houleuses, voire inexistantes 😒, entre la Dgesip A-S Barthez et le directeur de cabinet qu’elle a nommé !

Désintérêt, pusillanimité, limites personnelles ? Un peu de tout ça sans doute, la ministre ne prenant jamais la mesure des conséquences de ces questions concrètes. Car, enfin, peu l’ont remarqué : la vacance de 2 postes majeurs, présidence du HCERES (12 mois) et succession de B. Larroutourou à la DGRI (8 mois), a été très longue. Imagine-t-on ceci dans un autre ministère de ce poids ? Comme si “l’intendance suivra” était le leitmotiv de F. Vidal. Mais n’est pas de Gaulle qui veut : la faillite de “galaxie’ est venue rappeler sur quoi se forge aussi un bilan ministériel.

Un ministère peu incarné 

Dans ces conditions, peu intéressée par le quotidien, peu chaleureuse, pouvait-elle incarner pour l’opinion cette fonction de ministre ? Après tout, une ministre peut compenser par un souffle, une vision. Or, malgré des discours écrits qui pouvaient être de qualité, comme lors des 50 ans de la CPU/France Universités, elle fut incapable de transmettre un quelconque enthousiasme. Le “pompon” a été justement le congrès des 50 ans de France Universités (ex CPU) avec son dernier “grand discours public” en forme de bilan.

Animant la journée et l’accueillant derrière la scène, avec les personnalités, elle était très enjouée et décontractée. Dès qu’elle fut devant l’audience dans le Grand amphi de la Sorbonne, évoquant l’enseignement supérieur et la recherche aux USA, elle énonça d’un ton sinistre qu’ “en revanche, ce qu’ils ont à profusion et qui nous fait parfois défaut, c’est l’enthousiasme de dire et la fierté de faire”. Une forme de portrait ?

Ses auditions devant les parlementaires étaient en effet de puissants somnifères, ennuyeux, déclamés sur un ton morne, et surtout apparemment sans conviction. Face à certains d’entre eux, tels P. Hetzel (droite) ou P. Ouzoulias (gauche), la maîtrise des dossiers ne semblait pas son point fort. Quant aux parlementaires LREM, le malaise était parfois perceptible. Pire, ses interventions médiatiques,  très nombreuses en réalité, témoignaient d’un amateurisme confondant, comme je l’ai souligné à propos de l’épisode sur l’islamo-gauchisme.

Pourtant, malgré ces handicaps, elle a su gagner des batailles, ce qui est aussi la mesure de l’influence d’une ministre : elle a eu le soutien sans faille et les arbitrages d’E. Macron, imposant dans l’opinion publique Parcoursup et obtenant une loi de programmation de la recherche que ses prédécesseurs avaient tous souhaité en vain. Car le fonctionnement vertical d’E. Macron ne s’accommodait-il pas parfaitement de l’obéissance de F. Vidal, une “bonne élève” ?

Un manque d’empathie rédhibitoire

En réalité, ce qui a le plus plombé le bilan de F. Vidal est cette image qui lui colle à la peau, plus encore que les mesures qu’elle a prises : le manque d’empathie. Le naufrage de Galaxie en est le symbole : ce qui a choqué dans les courriers de la DGRH ou le communiqué de presse, c’est l’absence d’excuse ou de compassion pour le stress infligé. Pire, on y pointe même la responsabilité indirecte des usagers qui se seraient trop connectés… Comme si tout le MESRI s’était mis au diapason relationnel de sa ministre.

On retrouve là avec la même constance une forme de distance, de mépris pour certains, qui s’est manifesté par l’envoi d’un courrier très tardif aux communautés pendant le confinement. Je ne retire rien à ce que j’écrivais en mai 2020, avant l’envoi de ce courrier : Vite un effort Madame la ministre ! De même j’avais pointé ce qu’elle aurait pu dire, de positif, pour les personnels et les établissements en première ligne face à l’épidémie.

Idem lors de la première année de Parcoursup, lorsque Frédérique Vidal affirmait lundi 22 août 2018 sur France Inter que globalement tout allait bien alors même que l’étirement de la procédure provoquait (entre autres) de nombreux problèmes de logements pour les familles et que 63 000 candidats n’avaient pas encore obtenu d’affectation pour la rentrée. Face à cette première année anxiogène, au lieu d’être dans une empathie rassurante, c’était “circulez, y a rien à voir”.

Mépris pour les personnels, pour les étudiants ? Je ne crois pas et c’est injuste 5N’oublions pas le restau U à 1€ quand même !. L’épisode des CPGE ouvertes pendant le confinement, la prise de conscience tardive des effets de la pandémie sur le moral et les conditions de vie des étudiants ont laissé des traces. Néanmoins, selon de nombreux témoignages, elle encourageait les uns et les autres à monter au créneau, prisonnière sans doute d’une forme de solidarité gouvernementale que son absence d’expérience et de poids politique accentuait, à l’opposé de nombre de ses collègues. J’y vois plutôt (et je l’assume car elle est un personnage public) une forme d’empêchement personnel. A l’image d’un Lionel Jospin, mais sans son expérience politique, F. Vidal a eu bien du mal à “fendre l’armure”.

La stratégie de la méfiance

Et la politique dans tout ça ? Une bascule politique ET affective se produira en novembre 2018 lorsqu’É. Philippe annoncera une augmentation des droits d’inscription pour les étudiants extracommunautaires 62 770 € en L et 3 770 € en M et D, ainsi qu’un “triplement des bourses et exonérations” figuraient parmi les mesures d’un plan gouvernemental intitulé “Bienvenue en France”..

La préparation politique et la communication sont calamiteuses. Le 11 décembre 2018, un courrier de la Dgesip portant sur les “moyens nouveaux alloués au titre de l’exercice 2019” conforte celles et ceux qui craignent un désengagement de l’Etat et provoque la colère des équipes de direction d’établissements : non-financement du GVT 2019, et “non-soclage” du financement du GVT perçu en 2018, le MESRI les invitant à “s’appuyer sur les ressources complémentaires issues de l’instauration de droits d’inscription différenciés pour les étudiants internationaux” !

Déshabiller Paul pour habiller Pierre, un chiffon rouge que la ministre doit elle-même démentir. Mais face aux refus de présidents d’appliquer cette hausse, F. Vidal les rappelle non pas à leurs obligations légales mais à leur “devoir d’obéissance” Ambiance 7Sur cette question, je n’entrerai pas dans le débat : qui a raison entre les présidents d‘universités qui affirment ne s’être jamais engagés à mettre en œuvre cette mesure, et le gouvernement qui aurait reçu leur feu vert, ce qui l’aurait encouragé à accélérer… Si l’ambiguïté volontaire des présidents est plus que plausible, il reste qu’un minimum de compréhension politique impliquait de mesurer que, quelle soit leur opinion personnelle, ils/elles ont des CA…. Et comme en plus cette mesure avait été très mal préparée… (sur les doctorants ou sur le système de bourses, le MAE n’avait pas communiqué au MESRI les chiffres et montants des bourses par pays !) .

La réaction de F. Vidal et du gouvernement ouvre ainsi dès 2018, une séquence non pas de l’air de la folie mais de l’air de la trahison. Alors même que le MESRI facilite les expérimentations avec les EPE, une nouvelle stratégie politique, totalement contradictoire, de reprise en main et de méfiance émerge. Tous les témoignages recueillis (et ils sont nombreux !) vont dans le même sens : une ministre aigrie, ressassant le manque de fiabilité de ses ex-collègues et misant clairement sur des dirigeants des organismes de recherche dont elle se vante de les nommer. La logique d’administration-recentralisation du système face à des universités jugées pas fiables va devenir la monnaie de la défiance. Jusqu’aux délires de la DGRH, contrôlée ou hors de contrôle, on ne sait plus.

Cette stratégie de la méfiance va toucher tout le monde (administration centrale, direction des établissements et communautés) avec pour conséquence un impossible effet d’entraînement positif. Comme si le manque de confiance en elle de la ministre avait envahi sa politique.

En conclusion, cette claire volonté de recentralisation a mis en évidence le hiatus entre la personnalité peu charismatique de F. Vidal et sa politique très “verticale”, une contradiction majeure et insoluble. En effet, si tant est que le “verticalisme” puisse marcher dans le monde universitaire, il suppose force de conviction, énergie et enthousiasme. Les (nombreux) candidats à sa succession, président(e)s ou anciens présidents d’université, pourront méditer ce grand écart. Si F. Vidal n’est pas reconduite 😄.

Références

Références
1 En matière de longévité à ce poste, Frédérique Vidal arrive après Hubert Curien, Alice Saunier-Seïté et Roger-Gérard Schwartzenberg, mais en étant la seule en charge d’un ministère de plein exercice réunissant enseignement supérieur, recherche et innovation.
2 Elle-même rétrogradée plus tard au rang de secrétaire d’État.
3 J’en profite pour évoquer Claude Allègre : autour d’une vision affirmée de l’avenir de l’ESR (Cf. rapport Attali), il s’entoura d’une équipe de fidèles, la plupart de haut niveau, et surtout avait un lien privilégié avec le Premier ministre Lionel Jospin. Quoiqu’on en pense, il a durablement marqué les évolutions de l’ESR.
4 A tel point que des membres de la CPU m’ont affirmé à l’époque, puis après, ne l’avoir jamais vue…et ne pas la connaître.
5 N’oublions pas le restau U à 1€ quand même !
6 2 770 € en L et 3 770 € en M et D, ainsi qu’un “triplement des bourses et exonérations” figuraient parmi les mesures d’un plan gouvernemental intitulé “Bienvenue en France”.
7 Sur cette question, je n’entrerai pas dans le débat : qui a raison entre les présidents d‘universités qui affirment ne s’être jamais engagés à mettre en œuvre cette mesure, et le gouvernement qui aurait reçu leur feu vert, ce qui l’aurait encouragé à accélérer… Si l’ambiguïté volontaire des présidents est plus que plausible, il reste qu’un minimum de compréhension politique impliquait de mesurer que, quelle soit leur opinion personnelle, ils/elles ont des CA…. Et comme en plus cette mesure avait été très mal préparée… (sur les doctorants ou sur le système de bourses, le MAE n’avait pas communiqué au MESRI les chiffres et montants des bourses par pays !)

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