Le CNRS et ses 2 chiffons rouges

Le CNRS a en ce moment une forte capacité à agiter des chiffons rouges : le premier pour les chercheurs avec le « darwinisme », le second pour ses partenaires universités et organismes, avec sa revendication permanente d’être le 1er et le meilleur dont le dernier avatar est sa déclaration sur les ERC. Avec comme résultats d’occulter les déclarations d’E. Macron et F. Vidal promettant une augmentation des financements et une revalorisation des carrières et de rouvrir le conflit latent avec les universités et les autres organismes. Pour quels bénéfices ? (suite…)

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Le poids « démesuré » des réputations

Le capital réputationnel joue un rôle décisif dans l’enseignement supérieur et la recherche de notre pays. Quels que soient ses qualités ou ses défauts, un étudiant sortant de telle ou telle grande école bénéficie en général d’un a priori positif. Mais ceci s’applique aussi entre universités et entre universités et organismes de recherche. Faute d’évaluations à la hauteur et d’un système peu transparent, une approche réellement rationnelle est pour le moment un mythe. D’où des réputations qui deviennent des rentes.
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Un peu d’histoire : 2004, le « big bang » avorté du CNRS

Si l’on a beaucoup évoqué les 80 ans du CNRS, et ses glorieux anciens, j’apporte ma pierre, certes un peu triviale, en revenant sur ces 15 dernières années. Car elles éclairent les polémiques et tensions permanentes entres universités et CNRS, quoiqu’en disent publiquement les acteurs ! Ainsi, le plan élaboré en 2004, en plein mouvement des chercheurs avec Sauvons la Recherche, par Gérard Mégie et Bernard Larrouturou mérite d’être relu à la lumière des objectifs probablement très limités de la loi Recherche en termes de pilotage et d’organisation du système. (suite…)

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CNRS : un colosse aux pieds d’argile ?

C’est en présence d’Emmanuel Macron que le CNRS vient de clôturer l’année de célébration de ses 80 ans. Gloire, prestige, congratulations, l’organisme de recherche n’a pas lésiné sur la valorisation de sa marque, en martelant qu’il incarnait en France l’excellence scientifique. Un peu comme la SNCF, il fait partie de ces institutions bien identifiées par les Français, ancrées dans le patrimoine du pays, et qui paraissent immuables, traversant les âges quels que soient les soubresauts. Pourtant, l' »humiliation » subie par le président de la CPU, relève plus d’une mentalité de forteresse assiégée que d’une stratégie offensive. Explications. (suite…)

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Loi recherche : le syndrome « Jospin » et la revalo de 1988…

Un fantôme hantera-t-il la loi recherche en préparation ? C’est celui de la loi de 1989 sur l’école portée par Lionel Jospin. Mêmes ingrédients (revalorisations salariales), des contreparties souhaitées (« travailler autrement » dans l’éducation nationale pour Lionel Jospin, « assouplir » pour F. Vidal et E. Macron) et au bout du compte une interrogation : la LPPR subira-t-elle le sort de la loi sur l’école ? La façon dont est envisagée la réduction (justifiée) du temps de service des enseignants-chercheurs pourrait bien marquer une régression ! Et les revalorisations salariales prévues pourraient bien avoir le même accueil indifférent que celles de V. Pécresse en 2008… (suite…)

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Ma chronique du dernier livre de Ch. Musselin

A ses nombreuses publications, devenues des références, Christine Musselin ajoute désormais un opus bien particulier : ses propositions pour l’université. Elle entre donc dans l’arène qui sépare l’analyse de l’action, ou du moins la proposition de solutions. Elle se soumet par là-même à une critique d’une autre nature ! Je vais essayer modestement, de formuler la mienne, celle d’un « observateur empirique ». En m’attardant sur les points sur lesquels elle apporte un regard décapant (recrutement, HCERES) mais aussi sur des propositions sur la gouvernance qui me semblent de ‘fausses bonnes idées’ et enfin sur une impasse sur les organismes de recherche qui affaiblit son propos. (suite…)

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Universités/Écoles, le plus sélectif n’est pas celui qu’on croit

La "dignité" symbolique des Grandes écoles suppose-t-elle l'"indignité" symétrique des universités ? Même si la sélectivité des études ne garantit pas obligatoirement la qualité, elle n’en reste pas moins un indicateur incontournable. En France, l’université garde une mauvaise image qui s’accompagne très souvent d’un soupçon aussi détestable qu’injuste : ses diplômes seraient moins bons que dans les écoles, petites ou grandes, faute de sélection à l’entrée. Vrai ou faux ? Retrouvez ma chronique sur Xerfi Canal :

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« Précarité étudiante » : sortir des clichés

Après le drame de Lyon, syndicats, politiques et à leur suite les médias et leur cohorte de commentateurs et éditorialistes, se sont emparés du thème de la « précarité étudiante ». En méconnaissant une fois de plus, aveuglés par le mythe Mai 68, que « leur » France étudiante n’existe plus : il y a désormais une multitude de France étudiantes, que ce soit en termes de situation sociale ou en termes de rapport aux études. Quelles que soient les annonces gouvernementales prévues, la question est posée : saupoudrage ou ciblage des efforts et des politiques sociales ?
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La radicalité impuissante face aux étudiants d’aujourd’hui

Le geste désespéré d’Anas K. a évidemment une dimension politique qu’il serait absurde de nier. Derrière son désespoir et ses difficultés surgit le décalage entre ses aspirations « révolutionnaires » et celles des étudiants en général. Peu d’observateurs l’ont remarqué : plus l’accès à l’enseignement supérieur se « démocratise », moins le radicalisme étudiant a d’écho. Pas vraiment étonnant : l’hétérogénéité des étudiants ne s’accommode pas des discours binaires. (suite…)

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Élections CNU vs 6 élections de CA d’universités : déplacement du pouvoir ?

Les récentes élections au CNU, après plusieurs élections nationales en moins d’un an (Cneser, Conseil scientifique du CNRS, CAPN et CTU/CTMESR), illustrent sans doute un changement d’époque. Le désintérêt des personnels s’exprime par une abstention croissante conjuguée à l’émergence des listes indépendantes. La comparaison avec 6 élections de CA d’universités tenues en 2019 est cruelle : les taux de participation y sont à des niveaux élevés. L’échelon de proximité et la stratégie de l’établissement sont devenus le centre de la légitimité. Les effets de l’autonomie des universités, combinés à ceux des appels à projet, semblent redessiner le paysage.
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‘Ouverture sociale’ des Grandes écoles : business as usual

Une conférence de presse de 3 ministres pour au plus quelques centaines d’étudiants ? Oui c’est possible dans notre pays à partir du moment où cela concerne quelques grandes écoles, dont il faudrait « diversifier » les origines sociales. Cela a l’apparence de la diversité, le goût de l’ouverture sociale mais c’est en fait le Canada dry de la démocratisation. Le message gouvernemental est en effet clair : l’élite et l’excellence sont d’abord en dehors de l’université. Une drôle de conception de la fameuse « diversité ». Avec un absent de taille pour ce qui définit une élite : le PhD. (suite…)

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Droits d’inscription : modique, vous avez dit modique ?

La décision du Conseil constitutionnel sur une QPC sur les droits d’inscription utilise des concepts bien flous (« modiques », « le cas échéant », « capacités financières ») symboliques de la difficulté de notre pays à trancher cette question, dans un sens ou dans un autre. Résultat, un système bricolé avec des règles à géométrie variable, fragile juridiquement visiblement. La Cour des comptes avait fait quelques simulations intéressantes. De mon côté, je me suis efforcé de retracer un historique…surprenant des droits d’inscription et des bourses !

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Ce que la création de la NSF américaine nous apprend

La NSF américaine est pour beaucoup de scientifiques dans le monde une référence. Sa genèse mérite cependant d’être rappelée au moment où, autour de la LPPR, il y a débats sur le financement de la recherche. Créée par le National Science Foundation Act de 1950, elle fit l’objet de nombreuses et longues discussions (des années !) notamment autour d’une question (qui exercerait le contrôle entre les scientifiques ou des fonctionnaires). Mais c’est surtout la « philosophie » de la relation entre enseignement supérieur et recherche, et entre développement scientifique et développement économique qui peut nous parler.
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Loi recherche : 5 milliards d’euros pour quoi faire ?

Les groupes de travail sur la LPPR ont donc rendu leurs propositions, avec un discours du Premier Ministre. L’écho médiatique a été faible, signe à la fois d’une communication défaillante et d’un intérêt limité pour des sujets jugés abscons ((Il faut dire que la lecture des rapports laisse une impression mitigée. Il existe pourtant de bonnes formations rédactionnelles dans les universités ? !)). Le chiffrage des besoins est pourtant net et précis : il faut 4,9 Md€ pour porter le PIB consacré à la recherche publique à 1 point. Mais peut-on demander ces milliards sans une transformation profonde du système ? Les signataires des rapports préconisent pour cela de nombreuses mesures. Sont-elles réellement « transformantes » ? Suffiront-elles à convaincre le gouvernement, les parlementaires et l’opinion publique et bien sûr Bercy ? (suite…)

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